Pour saluer le couronnement de Romain Grosjean dans la série GP2 Asia, il m'a semblé judicieux de vous proposer l'interview réalisée par le magazine britannique Autosport peu après la course de Bahreïn. Pour mémoire, après avoir remporté la première course, le franco-suisse réglait tout le monde dans le premier tour de la seconde course pour prendre la tête et s'envoler. Mais le destin décida que son titre ne serait pas acquis avec panache puisque ses freins arrière stoppaient tout service à la mi-course, le contraignant à l'abandon.
Mais la troisième place de Pétrov suffira ensuite à son bonheur. Un titre enlevé une course avant le terme du championnat. Pour mémoire, vous pouvez revenir quelques mois en arrière en lisant l'interview de Romain réalisée par Antoine Dufeu pour Caradisiac.
A: Romain, après avoir été couronné premier champion des GP2 ASIA Series, comment vous sentez vous ?
RG: Bien, mais un peu bizarre parce nous avons gagné d'une façon étrange. J'ai été déclaré champion à l'issue de la Course Sprint où j'ai abandonné...c'est toujours mieux de gagner un titre après une victoire. Néanmoins, cela augmente ma motivation et ma confiance pour le début de la série GP2 européenne qui va débuter dans quelques semaines. Cependant, le GP2 Asia n'est pas encore terminé et nous devons encore travailler dur de façon à finir le championnat avec une victoire à Dubaï ce week-end.
A: Etait-ce important pour vous d'être couronné devant le parterre de la F1 à Bahreïn ?
RG: Bien sûr, la F1 est mon rêve et mon objectif. C'était important de montrer que je suis compétitif. J'ai prouvé que je pouvais être rapide et prêt à combattre en toutes circonstances. Notre prochaine étape sera de développer la nouvelle monoplace GP2/2008 de façon à obtenir d'aussi bons résultats qu'avec l'ancienne voiture que nous utilisions ici.
A: Pouvez vous nous dire ce qui s'est exactement passé dans la course Sprint ?
RG : J'ai pris la tête après 1 tour et pris mes distances, mais ensuite, j'ai perdu les freins arrières. Tout à coup, les roues se sont bloquées. J'ai tenté de finir mais c'est devenu trop dangereux et j'ai du abandonner. C'est vraiment dommage car j'étais proche de réaliser le week-end parfait avec 20 points à la clé.
A: Comment résumeriez vous votre saison ?
RG: J'ai débuté comme un rookie que je suis. J'ai toujours dit que le GP2 Asia était la meilleure façon d'apprendre et d'accumuler de l'expérience dans la discipline. J'ai la chance d'appartenir à un team que je connais bien depuis la F3 EuroSeries. Je sais comment ils travaillent, et cela m'a beaucoup aidé au moment de prendre le départ de la première course. Après 4 jours de tests à Dubaï, j'ai réussi ma première pole.
Ensuite, durant la course, j'ai du opérer mon premier ravitaillement et tout s'est très bien déroulé. Je savais que j'avais la voiture pour gagner. Mais la victoire dans la deuxième course fut quand même une surprise. Avec 19 points marqués dans le premier meeting, je me suis installé confortablement en tête. Cela m'a donné confiance. À Sentul, ce fut plus difficile.
Premièrement, j'ai commis une erreur en qualification. Durant la course longue, nous pouvions nous battre pour la victoire mais lors de notre arrêt aux stands, nous avons eu un problème. Ensuite, nous avons subi des soucis mécaniques. Nous nous attendions à mieux.
En Malaisie, nous avions de gros espoirs et tout semblait indiquer que nous pouvions répéter notre week-end de Dubaï. Mais j'ai calé au départ. Quand j'y réfléchis, je me dis que cela fait partie de mon apprentissage. Lors du deuxième départ suite au drapeau rouge, je suis parti dernier et même là, j'aurais pu gagner si je n'avais pas été heurté. Je termine 9eme et très déçu. Le lendemain je parviens quand même à finir second.
C'était important pour moi de montrer ma capacité à remonter en doublant proprement. Et surtout, c'est cette seconde place qui m'a permis de rester en tête du championnat et donc de gagner aujourd'hui.
A: Imaginiez vous être à ce niveau de performance ?
RG: Franchement, oui. Je sais que c'est une surprise pour beaucoup de monde mais mon sentiment était que cette voiture était parfaite pour moi. Mon ingénieur et moi-même sommes très proches et nous nous comprenons. J'ai toujours su que j'étais au volant d'une auto parfaitement équilibrée et je n'avais plus qu'à me concentrer sur mon pilotage. Quand je suis en osmose avec la voiture, je me sens vraiment fort et je prends des risques.
A: Les gens commencent à vous demander si vous pensez être capable de rééditer votre performance dans le GP2 européen...
RG: Et je dois leur répondre que ce ne sera pas le cas. Notre premier travail sera de développer la voiture. Ce sera notre principal objectif en début de saison. De plus, il y aura beaucoup de pilotes expérimentés et rapides cette année. Senna, Valles, Petrov, Chandhock, tous peuvent gagner le titre. Ce sera un environnement différent. Et je le répète, je reste un rookie qui doit apprendre encore beaucoup, notamment les circuits. Avec les GP2 Asia, j'ai acquis une expérience profitable mais j'apprends encore.
A: N'êtes vous pas devenu désormais l'homme à battre ?
RG: je pense être plutôt un outsider. Zuber, Maldonado, mon coéquipier Filippi, ou Pantano sont les hommes à battre. Ils ont l'expérience. Je suis là pour leur rendre la vie un peu plus difficile.
via autosport
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