"Les scientifiques du GIEC nous passent en quelque sorte le témoin", a déclaré aujourd'hui José Manuel Barroso devant 200 personnalités politiques, scientifiques et culturelles de 60 pays réunis à l'Elysée par Jacques Chirac. Le président français a appelé à une "révolution écologique", plaidant pour la création d'une ONU pour l'environnement (ONUE). A Paris, la conférence "Citoyens de la terre" s'est ouverte après la publication du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Leur conclusion : le réchauffement climatique est "très probablement" causé par l'activité humaine et va continuer pendant plusieurs siècles. Le GIEC prévoit une hausse des températures d'ici 2100 comprise entre 1,1 et 6,4 degrés Celsius. Jacques Chirac a déclaré : "Face à l'urgence, le temps n'est plus aux demi-mesures: le temps est à la révolution, une révolution des consciences, une révolution de l'économie, et à une révolution de l'action politique. La planète souffre et le jour approche où l'emballement échappera à tout contrôle : nous sommes au seuil historique de l'irréversible. Pourquoi tardons-nous à prendre les mesures qui s'imposent? Parce que, dans un égoïsme coupable, nous refusons d'en tirer les conséquences." Pour la France, quelle est cette action ? La création d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement qui "procédera à l'évaluation impartiale et scientifique des menaces et aura la légitimité pour mettre en oeuvre les actions décidées en commun". L'actuel Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) ne dispose pas d'un pouvoir et d'un poids institutionnel suffisants. Le président a déclaré : "La conférence de Paris doit permettre de constituer un groupe de pays pionniers notamment chargés de convaincre ceux qui hésitent encore. Je plaide pour l'adoption par les Nations unies d'une "Déclaration universelle des droits et devoirs environnementaux". Sur le modèle français, chaque Etat devrait inscrire la préoccupation écologique dans ses textes fondamentaux, ainsi que la mise en place de financements innovants tels qu'une taxation internationale sur le carbone pour aider les pays en développement à préserver (...) les trésors écologiques qu'ils abritent et à accéder d'emblée aux technologies propres".
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