Carlos Ghosn a accordé un entretien au journal Les Echos dans lequel il parle de Renault et de la signature de l'accord de compétitivité qui a eu lieu aujourd'hui. Le patron de l'Alliance Renault-Nissan se veut optimiste et ambitieux.

Pour lui, cet accord est d'une importance capitale « car il n'y avait pas de plan B ». En d'autres termes, il fallait absolument convaincre les syndicats pour permettre à Renault de consolider sa base industrielle en France qui passera de 530 000 voitures produites en 2012 à 710 000 en 2016 et ainsi appuyer le redéveloppement de la marque sur celle-ci. Pour Carlos Ghosn, l'accord résout les problèmes actuels et prépare le long terme en permettant 500 millions d'euros d'économie par an mais aussi des économies indirectes difficiles à chiffrer.

« La base opérationnelle France démontre à tous nos partenaires industriels qu'elle peut redevenir compétitive. Les usines françaises redeviennent crédibles et attractives. Renault ne doit plus partir à l'assaut de l'international la fleur au fusil. Envoyer des mercenaires pour conquérir une colline et planter en fanfare un drapeau ne sert à rien. Quand on s'internationalise, il faut pouvoir s'appuyer sur une infanterie qui occupe le terrain. Il ne faut pas se précipiter, il faut se préparer pour conquérir rapidement des parts de marché et viser une rentabilité économique»


S'il estime que « le marché européen a sans doute touché le fond en ne représentant plus que 18% du marché mondial (contre 30% en 2000) », il avoue aussi que « 2013 démarre sur des bases plus faibles qu'attendues ». Il a tout de même rassuré en affirmant que « le plan était bâti pour traverser un environnement sans croissance du marché. »


Concernant l'inquiétude des ouvriers qui voient là le début d'une paupérisation de leur catégorie, Carlos hosn répond que « l'objectif n'est pas d'aligner la France sur des pays à faibles coûts de main-d’œuvre mais d'atteindre une compétitivité comparable aux meilleurs en Grande Bretagne aux USA ou en Espagne ».


«L'Europe est notre marché naturel et nous avons l'intention de reconquérir notre titre de numéro 2 européen. À l'international, nous travaillons en Inde sur le sub-entry, le low cost pour les pays émergents. Nos premiers modèles seront lancés en 2014, ils répondront aux 30% de la demande des pays émergents pour qui la gamme Entry (Dacia) est encore trop chère. En Chine, nous allons effectuer le démarrage le plus rapide jamais réalisé. Le terrain est préparé, l'infanterie est prête ! Quant à nos ambitions dans le Premium, elles sont toujours d'actualité. Le Premium c'est 12% des volumes mais 50% des profits, on ne peut passer à côté et vous le verrez avec le prochain Espace l'an prochain. »