A la conclusion du Grenelle de l'environnement, le président de la République Nicolas Sarkozy a évoqué ainsi la taxe carbone : "L'Europe a toujours eu un temps d'avance. Elle a créé le "marché du carbone" pour contraindre les grandes entreprises à limiter leurs pollutions. La France n'a pas été parfaitement exemplaire et ambitieuse sur ce point. Je veux aujourd'hui nous replacer à la tête de ce combat. Je soutiendrai vos propositions les plus ambitieuses. Je demanderai que les quotas soient fixés par secteur et non par Etat afin d'éviter les luttes d'influence. Je demanderai que les droits à polluer soient attribués aux enchères, jusqu'à 100 % si le secteur le permet. Dans le même temps, je demanderai que l'Union européenne se dote d'une véritable politique de lutte contre le dumping environnemental. Nous devons imposer aux producteurs en dehors de nos frontières le respect de nos exigences. Et je pense à la taxe carbone comme à l'obligation de contrôler l'impact des substances chimiques commercialisées en Europe."
La taxe carbone est un autre sujet sensible. L'association UFC-Que Choisir indique qu'elle s'oppose fermement aux projets de taxe carbone : d'après elle, cette taxe vise à accroître le prix du carburant pour essayer de diminuer la consommation et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle explique que si l'objectif est plus que louable, le moyen préconisé va à l'encontre de l'expérience : en réalité la taxe carbone existe depuis plusieurs années, avec la forte croissance du prix du baril, et elle n'a pas produit les effets souhaités. L'UFC-Que Choisir précise que du point de vue du pouvoir d'achat, l'impact de la taxe carbone est assez simple : à consommation constante, ajouter un centime de TIPP entraîne un prélèvement supplémentaire de 500 millions d'euros, dont près de 300 millions d'euros sur les ménages. Avec une taxe carbone à dix centimes le litre de carburant, la facture pour les consommateurs est proche de 3 milliards d'euros. Au final, la taxe carbone est une punition financière qui frappe indifféremment tous les consommateurs et notamment ceux, très nombreux, qui n'ont pas le choix. Quant à la proposition de compenser cette taxe par une baisse des charges sociales, l'association estime alors que cette taxe carbone ne serait rien d'autre qu'une TVA sociale déguisée sous des apparats écologiques : le consommateur paierait tout et n'aurait aucune compensation.
L'UFC-Que Choisir demande à Nicolas Sarkozy et à Nicolas Hulot d'aller expliquer à un habitant d'une zone rurale ou péri-urbaine qui doit utiliser tous les jours sa voiture, comment il peut éviter cette surtaxation. Pour l'association, la clé du problème se situe dans le développement de tous les moyens qui permettent aux ménages de se reporter vers des alternatives à la voiture ou vers des consommations moins intensives. Elle propose donc que soit lancé un plan Marshall pétrole qui vise à investir 10 à 25 milliards d'euros sur 10 ans dans les transports collectifs, l'acquisition de moteurs économes, le fret ferroviaire et la recherche dans les énergies renouvelables.
(Source : UFC-Que Choisir, Discours du Président de la République à l'occasion de la restitution des conclusions du Grenelle de l'Environnement Photo : Caradisiac)
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