L'Iran est le principal producteur automobile au Proche-Orient. Le pays a produit en 2006 un peu plus de 1,1 million de voitures. Manouchehr Manteghi, le directeur général d'Irankhodro (principal constructeur iranien) a indiqué lors d'une conférence de presse que l'Iran souhaite atteindre au moins les 2 millions de voitures produits en 2015 même si les sanctions internationales commencent à peser sur son industrie automobile. Irankhodro a produit 635 000 voitures en 2006 et veut produire en 2015 quelque 1,2 million de véhicules dont 200 000 dans ses usines à l'étranger. L'autre grand constructeur iranien est Saïpa.

Depuis 2005, le constructeur Irankhodro a conclu plusieurs accords d'assemblage de ses véhicules notamment au Bélarus, en Syrie, en Azerbaïdjan et au Venezuela, des alliés politiques de l'Iran. Manteghi a reconnu que les sanctions financières imposées à la République islamique sous la pression des États-Unis, à cause de son programme nucléaire controversé, commençaient à toucher l'industrie automobile : "En ce qui concerne les questions technologiques et le matériel, l'effet des sanctions a été moindre mais concernant les sources financières, il y a eu des effets. (...) Les sources de financement sont plus chères. Nos coûts financiers ont augmenté de 15% environ. La production de la Logan, le véhicule du groupe français Renault construit en Iran (Tondar 90 en persan), peut officiellement commencer et atteindre 550 voitures par jour. L'objectif est de produire 300 000 voitures en 2008. La production minimale pour cette année sera de 80 000 voitures. L'Iran a exporté en 2006 quelque 23 000 voitures, principalement des Peugeot 206 et des Samand, la voiture nationale iranienne. Sur les 2 200 voitures sortant quotidiennement des usines du groupe, 1 500 marchent aussi bien à l'essence qu'au CNG (gaz naturel comprimé)."

En juin 2007, le gouvernement iranien a décidé de rationner l'essence pour limiter les importations qui représentent chaque année plus de 5 milliards d'euros. Manteghi a ajouté : "Notre objectif est de produire soit des voitures qui respectent les normes internationales et consomment peu, soit des voitures marchant aussi au gaz pour répondre à la politique de rationnement de l'essence décidée par le gouvernement." Petit rappel : en 2006, dans la capitale iranienne Téhéran, près de 10 000 personnes sont décédées suite à des maladies provoquées par la pollution atmosphérique. Un smog dangereux s'est constitué à cause de la circulation automobile et d'usines présentes dans la partie sud de cette mégalopole de 12 millions d'habitants. Le maire adjoint, Mohammad Hadi Heydarzadeh, a déclaré : "Vivre à Téhéran, c'est comme participer à un suicide collectif. Le nombre de morts devrait augmenter cette année. Les indicateurs montrent que la qualité de l'air s'est dégradée et que la pollution a joué un rôle majeur dans la mort de 3 600 personnes rien qu'en octobre à Téhéran." Sans commentaires...

Source : AFP