Portée par la publicité en 1981, la Polo arborait le profil d’une petite “fourmi travailleuse”. Un slogan passéiste, qui n’a plus rien à voir avec la réalité d’aujourd’hui. Faisant désormais valoir son côté cigale, la petite citadine de Volkswagen s’est considérablement embourgeoisée. Une fourmi ayant appris à chanter tout l’été…
Sur le marché de l’occasion
Moins populaire que certaines stars des grandes agglomérations, la Volkswagen Polo se vend chaque année au rythme régulier de quelque 50 000 exemplaires. Rien à voir avec les records enlevés par une Renault Clio (environ 180 000 véhicules en 2000), mais un bilan somme toute biensuffisant pour alimenter très honnêtement le marché de l’occasion, tout comme l’autre star de la marque en occasion, la Golf. Périodiquement restylée avec des évolutions majeures en 1994 et 1999, l’actuelle Polo subira une refonte totale en 2002: elle empruntera alors la plate-forme de la récente Skoda Fabia.
Présentation
Sans véritable originalité dans ses formes, la Polo se démarque du commun des citadines par un aspect à la fois robuste et cossu. Ornée du gigantissime logo maison, sa calandre à barrette fait ouvertement référence à celle de la Volkswagen Golf.
Un clin d’oeil non dénué de bon sens, au regard de la qualité de construction commune aux deux autos. Le métissage des techniques et des vertus se constate également à l’intérieur : l’amateur éclairé reconnaîtra tout de suite une planche Volkswagen Polode bord empruntée à la nouvelle Lupo. Le décor s’avère remarquablement luxueux pour la catégorie. Peu de voitures de ce segment sont à même d’offrir un tel faste de présentation ou un tel soin dans l’assemblage des matériaux. Une apparence secrète et mondaine, voilà la plus grande force de cette Polo qui n’oublie pas pour cela d’accueillir ses passagers en grande pompe. L’auto offre en effet ce qui ce fait de mieux en terme d’habitabilité. Ses cotes intérieures la font paraître comme une grande officiant parmi les petites.
Chassez de préférence la Polo en finition « Match »: ces modèles possèdent un niveau d’équipement de série bien plus riche que les versions classiques. Face au piètre talent de freineuse de la voiture, mieux vaut s’assurer de la présence rassurante d’un système ABS.
Conduite
Volant en main, la Polo prendra immédiatement quelques rides. Entre la rigidité de son châssis et l’excessive souplesse de ses suspensions, la voiture ne parvient pas à trouver ses marques et avoue un manque flagrant de coordination technique. Une Peugeot 206, une Renault Clio ou une Fiat Punto assureront il est vrai une tout autre homogénéité routière. En s’écrasant désespérément trop sur ses appuis en virage, la Polo en vient à contrarier le confort des passagers.
Sur mauvais revêtement, l’aisance de conduite se détériore de concert: la voiture rebondit fermement sur ses amortisseurs, la direction s’allège et les prises de trajectoire se font alors moins précises. Evitons malgré tout de sombrer dans une critique excessive, ce constat n’ayant de valeur qu’en confrontant la Polo aux plus grandes artistes de la catégorie. Cette Volkswagen de salon ne revendique certes pas une polyvalence routière aussi étendue, mais se comporte plus qu’honorablement en circulation urbaine. Une citadine pure et dure aux suspensions pures et molles.
Sécurité/performances
Insuffisamment apte à supporter les allures extrêmes ou les terrains difficiles, la Polo n’est donc pas à considérer comme une auto pluridisciplinaire. Pour qui l’apprécie à la mesure de ses compétences, il est cependant possible de profiter des diverses facettes d’une Polo: 3, 4 ou 5 portes, la gamme comporte de plus une variante break. Fort de ces réserves, il est inutile de partir en quête d’une puissance moteur éhontée sous le capot d’une Polo de seconde main. Le 1.4 (60 ch) ou le 1.6 (75 ch) constitueront de solides bases mécaniques à moindre coût. A l’évidence plus performants (mais est-ce vraiment utile ?) les récents blocs à 16 soupapes sont à réserver aux acheteurs les plus exigeants. Inversement, le pétillant 3 cylindres diesel à injecteur-pompe (TDI 75 ch) vous offrira des prestations nettement supérieures au trop sage SDI de 64 ch. La consommation moyenne de l’un ou l’autre bloc est quasi égale, mais la modernité technique du TDI fait force de loi au niveau des sensations de conduite. Un surcoût à l’achat qu’il est bon d’accepter en se dirigeant vers une Polo à motorisation Diesel.
Fiabilité
Une consommation d’huile excessive fut constatée sur l’ancien bloc 1.9l D. Surveillez attentivement les différents niveaux des liquides avant d’acheter et vérifiez le suivi régulier de la mécanique: une utilisation essentiellement urbaine de l’auto doit inciter les conducteurs à augmenter la périodicité des vidanges du moteur. Depuis la dernière restructuration de la gamme (millésime 1999) aucun problème technique n’est apparu. Les matériaux utilisés à bord sont assurément dignes de franchir les années sans souffrance.
Conclusion
Les flagrantes aptitudes à satisfaire aux exigences de la vie citadine font rapidement oublier le manque d’entrain d’une Polo à avaler des kilomètres sur les routes de campagne. Acquise en toute connaissance de cause et utilisée à bon escient, cette Volkswagen ne saurait vous décevoir. Son chic apparent demeure l’un de ses points forts. Méfiance, les Polo neuves n’ont pas la réputation d’être particulièrement compétitives en prix: des ambitions financières qu’il convient de sérieusement minorer en pénétrant sur le marché de l’occasion.
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