Nos marques hexagonales à vocation internationale sont comme toutes les entreprises de ce secteur automobile ultra-concurrentiel : en recherche de profitabilité rapide et conséquente. Pour y parvenir, il n'y a pas 36.000 façons de procéder et l'exil est le salut.

Ainsi, le mouvement de délocalisation progressif mais constant s'est encore accentué des derniers mois, notamment chez Renault.

Sur les 3 premiers mois de l'année 2008, Renault a fabriqué 603.000 véhicules. Sur ce total, seule 177.000 voitures sortaient des chaînes hexagonales, soit une baisse de -16.6% par rapport à l'an dernier.

Chez PSA, 805.000 véhicules ont été produits sur la même période avec un production nationale de 377.000 unités, soit une baisse plus mesurée de de 2.6%.

Dans le même temps la production à l'étranger augmentait de 27% pour Renault et 7% pour PSA.

Pour le Losange, cette tendance s'explique en partie par la réduction de rythme de production de la Laguna 3 et la fabrication assez limitée des Espace et Vel Satis sur le site de Sandouville. Le site de Douai qui fabrique la Megane subit la baisse des ventes d'un modèle en fin de carrière. À Flins, la Twingo n'est plus là, et les Clio sont en partie produites en Turquie.

Il y a une autre explication à cette hausse de la production à l'étranger du groupe : Dacia et Renault Samsung Motors qui sont partie intégrante du groupe Renault sont en pleine croissance et logiquement la production provenant de leur pays d'origine est en constante augmentation.

De plus, les cadences s'accélèrent également sur les sites brésilien, russe et turque de la marque.

Le mouvement est enclenché depuis longtemps mais l'inertie propre à ces mises en places industrielles fait que l'on ne perçoit concrètement les effets que bien après les annonces de productions délocalisées. Ainsi, les usines indiennes et marocaines en construction, celles qui naitront de la prise de participation avec Avtovaz n'auront un impact réel que dans quelques années.

Une chose est malheureusement certaine : l'inversion du mouvement est impossible. Reste à savoir où se situera la limite acceptable de la délocalisation pour les décideurs pressés par les actionnaires et si il est possible qu'un jour l'industrie automobile (avec son ingénierie!) quitte totalement le territoire français ?

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