Le championnat Le Mans Series débutera au début du mois prochain par l'épreuve de Barcelone. 4 autres manches seront disputées ensuite avec un intermède prestigieux, celui des 24h du Mans au mois de juin.
Deux premiers jours d'essais collectifs ont eu lieu au HTTT Paul Ricard. Ils étaient malheureusement marqués par l'absence des Audi R10 privées de l'écurie Kolles et des Pescarolo. Peugeot et Audi ne participant pas à la Le Mans Series, les 908 et les R15 étaient également absentes.
Toutefois, les spectateurs présents ont pu assister aux débuts des 2 Aston Martin LMP1 parées de leur robe Gulf. Robe correctement froissée sur les rails de Signes par un Tomas Enge toujours aussi rapide...ment dehors.
Mais, j'ose le dire, les plus belles n'étaient pas forcément ces 2 Lola-Aston Martin car, à mon sens, les Lola du team Speedy (l'ancienne Charouz LMP1 à moteur Aston et l'autre Lola-Judd de LMP2) arboraient une livrée bi-ton chrome/rouge ou chrome/bleu particulièrement seyante. Un régal pour les rétines.
La version LMP1 (la rouge) était pilotée par le trio Belicchi-Fassler-Nicolas Prost dont l'illustre paternel était présent, portant sur son visage un stress presque contagieux. Le fils étant le portrait presque craché du père, le stand Speedy Racing Team Sebah ne respirait pas la franche rigolade malgré d'excellents chronos.
On n'en dira pas autant de la Pescarolo-AER du team OAK Racing supportée par Mazda France dont le mariage aubergine/rose fluo n'est finalement pas très zoom-zoom. Ou trop zoom-zoom, c'est au choix. Reste quand même à saluer l'initiative de Mazda France qui ose aller à contre-courant d'une tendance générale autophobe en investissant en compétition automobile pour faire la promotion de la marque. Certes, la victoire scratch de la Mazda 787B aux 24h 1991 ne sera pas rééditée (sauf cataclysme planétaire), certes, la victoire en LMP2 apparait tout aussi difficile à accrocher avec des adversaires aussi affutés que les Porsche RS Spyder Essex ou Ginetta Zytek Quifel-ASM en tête, mais la volonté de Mazda d'être là, et pas forcément sur un voilier, un dirigeable ou un terrain de golf, est à saluer avec respect.
En ce qui concerne les GT, la mort programmée du GT1 donnait un plateau famélique constitué d'une Saleen slovène, d'une Lamborghini Murcielago russe et d'une Corvette ... française, la C6R de Luc Alphand Aventures.
Le GT2 est plus "bariolé" avec la présence des Porsche GT3 RSR d'Imsa Performance et du Felbermayr, d'une Gallardo du Reiter (qui n'a pas vraiment roulé), d'une Aston Martin Vantage V8 du Drayson Racing, d'une superbement roulée Spyker C8 Laviolette et enfin d'une volée de 6 Ferrari F430GT dont celle du team Farnbacher qui chaussait les nouveaux pneus Hankook et qui en profitait pour se parer des couleurs de ce nouveau manufacturier (oui, les LMS ne sont pas une discipline à manufacturier unique).
Les LMS , un championnat pour les spectateurs
Patrick Peter, l'organisateur des LMS, a confirmé lors de la conférence de presse les difficultés rencontrées durant l'hiver par nombre de team, ce qui explique le calendrier de 5 épreuves contre 6 envisagées. La croissance du championnat reprendra lorsque l'horizon économique se sera éclairci.
Patrick Peter positionne son championnat l'exact opposé de ce qu'est devenu la F1. En affirmant que le championnat LMS est une discipline pour les spectateurs et que tous les efforts seront faits pour inciter le public à venir et à revenir, il entend capter l'attention des fans de circuit rangés de la F1 car déçus des dérives économiques et de la distance toujours plus grande mise entre la discipline et sa frange de passionnés qui n'ont plus que la télé pour apprécier les courses. Avec le record de 53.000 spectateurs enregistrés à Silverstone en 2008, Peter pense que les LMS sont aujourd'hui un produit attractif.
La promotion des épreuves en amont sera donc développée, la politique d'un prix unique d'entrée générale avec accès paddock et séance autographe sera maintenue et Monza qui s'avérait extrêmement compliqué sur le plan de l'accueil des spectateurs a été remplacé par Portimao au Portugal. Cette épreuve qui se tiendra en plein mois d'Août aura pour particularité de se tenir en soirée, donc de nuit ! Spectacle et fraîcheur (relative) assurée.
Conscient que les nombreuses catégories ainsi que les règlements techniques mais aussi le relatif manque de popularité des teams et des 120 pilotes engagés ne fait rien à l'affaire, Patrick Peter souhaite rendre le paddock didactique pour les spectateurs. Les camions des teams serviront de support de communication où le palmarès et les caractéristiques (catégorie, moteur ...) seront exposés.
Le but est simple, offrir au spectateur ce qu'il désire pour lui donner envie de revenir.
Toujours dans cette optique, le club Aston Martin sera présent sur chaque épreuve, ce qui donnera l'occasion de voir de près les autos de route de la marque. Les courses de support seront aussi de nature à susciter l'intérêt puisque le championnat Historique CER (autos de 1965 à 1979) sera reconduit en 2009 avec entre 45 et 50 engagés sur chaque épreuve tout comme le championnat Radical et la fameuse Formula Le Mans qui débutera à Spa.
Pour terminer, Patrick Peter espère à haute voix qu'après les 24h du Mans, Peugeot engagera ses 908 HDi sur les épreuves restantes.
Bref, si aller sur un GP de F1 vous a dégouté, essayez les Le Mans Séries.
Photos: Patrick Garcia
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