Le Conseil général des Côtes d’Armor a décidé de faire des efforts sur le bord de ses routes pour préserver au mieux la biodiversité : l’objectif est de supprimer un entretien des routes peu adapté au bon développement de la faune et la flore, tout en réduisant les matières organiques et les matériaux polluants rejetés dans les fossés et entraînés dans les cours d’eau.
Les talus et les fossés des routes sont riches de vie, tant au niveau de la végétation que de la faune : selon des études menées par le département, on recense dans ces milieux particuliers 36 espèces de papillons (75 % des espèces observables en Côtes-d'Armor) et plus de 170 espèces végétales, dont des orchidées sauvages. Malheureusement, le fauchage effectués par les machines détruit tout sur son passage.
Pour remédier à cette destruction, le Conseil général des Côtes d’Armor a décidé en 2001 d’expérimenter le « fauchage tardif » sur trois sites du département : les résultats se sont révélés très concluants, c’est pourquoi la méthode a été étendue cette année sur l’ensemble des routes départementales.
Le « fauchage raisonné » : définition et intérêt environnemental
Le fauchage raisonné s’inscrit dans une démarche de développement durable menée par le département depuis 2001 : les premiers essais de fauchage raisonné ont été portés sur la hauteur de coupe (entre 8 et 10 centimètres). Sont venus ensuite la modification des périodes de fauchage, réalisé bien plus tardivement pour laisser la possibilité à la faune et la flore de se développer.
Porter de l’intention à un entretien des routes plus responsable a de nombreux intérêts : protéger « l’espace-refuge » des espèces végétales et animales, limiter l’érosion des talus dus à l’arrachage de la végétation et surtout faire des économies de carburant ! Car retarder le fauchage, c’est utiliser la machine moins souvent, ce qui permet en plus d’économiser du carburant et de limiter l’usure de l’engin et les pannes éventuelles. Notons que les accotements à entretenir représentent un corridor vert de plus de 4 500 km, soit une surface d'environ 4 000 hectares !
Avant, les accotements étaient fauchés ras trois fois entre les mois de mai et juillet, et débroussaillés totalement pendant la mauvaise saison. La biodiversité n’était pas épargnée par ces méthodes brutales !
La nouvelle méthode d’entretien du bord des routes ne remet pas en cause ses fonctions premières de l’accotement, à savoir recueillir et évacuer les eaux de pluie, accueillir les panneaux de la signalisation routière et enfin offrir une bonne visibilité aux conducteurs. Ce dernier critère, fondamental pour la sécurité des usagers de la route ne passe pas au second plan, puisque les carrefours et routes dangereuses sont fauchées autant que possible pour assurer aux usagers la meilleure visibilité.
Ecologie et transports routiers ne sont pas forcément incompatibles : force est de constater qu’avec du bon sens, on peu agir à tous les niveaux pour un environnement de meilleure qualité.
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