Dans les années 60, Texacon achète près d'un million d'hectares de forêt à l'Equateur pour l'exploitation de ses réserves de pétrole. Les méthodes d'extraction utilisées étaient loin d'être en phase avec les règles environnementales, et le résultat de ces décennies d'extraction abusive est catastrophique : à certains endroits, le sol est chargé d'hydrocarbures sur près de trois mètres de profondeur. Maria Aguinda, une locale qui a subit la détérioration, explique ainsi : «dès que Texacon a commencé à forer, c'en était fini pour la chasse, la pêche et toute la nourriture». L'ONG Amazon Watch affirme que des quantités énormes de litres de pétroles étaient stockées dans des piscines qui débordaient fréquemment, polluant ainsi les sols et cours d'eau alentours. Les différentes études parlent de 10 à 20 milliards de dollars de travaux pour assainir la zone.
L'affaire, qui dure déjà depuis le début des années 90, vient d'aboutir à l'amende de 14 milliards d'euros que devra s'acquitter le géant américain, après que 30 000 locaux se soient associés pour déposer la plainte. L'amende a notamment été doublée, puisqu'en février dernier lors du premier jugement, la cours équatorienne avait stipulé que l'amende initiale de près de 7 milliards d'euros serait doublée si le groupe américain ne présentait pas ses excuses. Chevron se défend en affirmant que Petroecuador, qui a repris par la suite l'exploitation, continue d'utiliser les méthodes contestables de Texacon.
Malgré tout, Chevron a affirmé qu'il ferait appel auprès du tribunal international de la Haye et aux Etats-Unis, pour défendre le fait que les juges équatoriens étaient corrompus.
L'amende infligée au pétrolier américain est la plus lourde de l'histoire, et les habitants d'Amazonie espèrent qu'elle servira à réparer les dégâts causés par Texacon.
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