On a beaucoup parlé dans l'actualité de la marée noire qui a touché l'an dernier le Golfe du Mexique. Pourtant, ce n'est rien comparé à ce que vivent depuis 2008 les habitants du Nigeria, où une communauté entière souffre désormais des conséquence de l'extraction du brut par Shell. Il faudra 30 ans pour réparer les dégâts causés par le pétrolier qui vient à peine de reconnaître ses torts.
En cause, deux marées noires survenues en 2008 et en 2009. Et alors que Shell affirmait que 151 000 litres avaient été dispersés à cette occasion, le pétrolier a finalement reconnu que la quantité serait plus de 270 fois supérieure. A ce jour, aucune mesure n'a été prise pour nettoyer la zone polluée, soit 20 kilomètres carré, et on estime qu'il faudra pour cela dépenser 100 millions de dollars dans une opération qui durera entre 25 et 30 ans.
« Shell se défend, disant qu'une soudure a cassé en septembre 2008 dans le pipeline trans-nigérien vieux de 50 ans qui transporte chaque jour à haute vitesse 120 000 barils de pétrole. Dans tous les cas la fuite n'a pas été stoppée avant le 7 novembre 2008. Jusque là, 2000 barils semblent avoir été déversés chaque jour directement dans l'eau », explique le Guardian qui revient sur l'affaire. « Un mois plus tard, en décembre 2008, le même pipeline a à nouveau cassé dans les marais. Cette fois Shell n'a envoyé personne pour inspecter ou réparer avant le 19 février 2009. Selon les experts qui ont étudié les preuves des deux fuites sur place et en vidéo, plus de 280 000 barils pourraient avoir été dispersés »
Les conséquences sont bien évidemment dramatiques pour les habitants de la région dont l'écosystème est aujourd'hui ravagé. Les locaux, majoritairement des pêcheurs, ont vu leur gagne-pain disparaître et les nappes phréatiques sont contaminées. L'UNEP, le programme des Nations Unies pour l'environnement, estime que depuis 1989, date à laquelle les extractions ont débuté, 7000 fuites se sont produites dans les environs, libérant 13 millions de barils de pétrole. L'UNEP estime également que Shell et les autres compagnies pétrolières travaillant dans la zone ont pollué 1000 kilomètres carré de terres et que le niveau d'hydrocarbures dans l'eau est aujourd'hui 1000 fois supérieur à celui recommandé par le gouvernement nigérian.
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