Ça y est : en roulant, les radars mobiles nouvelle génération (RMNG), baptisés dans un premier temps « mobiles-mobiles », viennent d'être homologués pour contrôler aussi la vitesse des véhicules qui les croisent. Le certificat d'homologation est daté du 29 août, mais n'a été publié sur le site Internet du LNE, le laboratoire de métrologie en charge de cette certification, que le 4 septembre.
Jusque-là, ces RMNG, apparus au printemps dernier, n'en étaient capables que lorsqu'ils étaient utilisés en mode stationnaire, soit à l'arrêt sur le bord des routes. En outre, de manière simultanée éventuellement ! Mais en mouvement, dans le flot de la circulation, ils ne pouvaient prendre des photos qu'en éloignement et donc n'enregistrer que les excès imputables aux véhicules qui les doublaient.
Autre nouveauté à attendre en ce mois de septembre : ces RMNG, installés sur des véhicules banalisés, n'équiperont plus seulement des Renault Mégane mais aussi des Peugeot 208. Cette deuxième évolution n'est pas plus une surprise que la première, annoncée également officiellement par la Sécurité routière lors de la grande conférence de presse sur les chiffres de la mortalité routière, le 11 juillet dernier. Selon le décompte officiel des autorités, il y a alors 46 RMNG en service au 1er septembre, mais il devrait y en avoir près d'une centaine d'ici la toute fin d'année. Autrement dit, il faut s'attendre à un nouvel arrivage conséquent dans les prochaines semaines.
Une utilisation sous conditions
A quoi faut-il s'attendre en pratique pour ce qui est des nouveaux contrôles par l'avant ? Ces derniers devraient rester minoritaires, car ils ne pourront fonctionner ainsi que sous certaines conditions. Comme circuler sur une route dégagée, sans terre-plein central, sans haie, sans rien entre les deux sens de circulation.
Maintenant, aussi surprenant que cela puisse paraître, en mode mouvement (dans le fot de la circulation), les RMNG pourront repérer de manière simultanée les infractions dans les deux sens de détection – en rapprochement et en éloignement, en même temps -, comme c'est le cas quand ils sont utilisés à l'arrêt, sur le bord des routes. Voilà de quoi ils sont capables en théorie, selon le manuel d'utilisation de leur constructeur. Maintenant, en pratique... Il semblerait tout de même que cela ne soit pas si simple !
Il ne faut pas oublier non plus que c'est un GPS qui détermine la localisation et la direction du véhicule, et c'est grâce à ces données qu'est défini le lieu de l'infraction quand ce type d'appareil est utilisé en mouvement. Or, cette mention est indispensable pour qu'un PV puisse être valide. Exit donc tous les endroits où le GPS ne passe pas, comme les tunnels par exemple… Et là, cela vaut pour tous les cas de figure, que ce type de radar flashe donc par l'avant ou par l'arrière !
Attention, les grands excès ne sont pas seuls en ligne de mire !
Enfin, pour ce qui est de la marge de tolérance que l'on dit plus grande que pour les radars fixes classiques, comme les cabines, mieux vaut tout de même se méfier. Certes, en « mode mouvement », nous explique le certificat d'homologation, « il est nécessaire que la différence de vitesse entre les véhicules cible et porteur soit supérieure à 20 km/h pour qu’un message d’infraction soit émis. » Mais rien n'empêche le véhicule porteur justement de circuler sous la vitesse limite.
Certes, aussi, la marge technique à retrancher de la vitesse enregistrée par le radar est également plus importante – à noter que c'est d'ailleurs également le cas lorsqu'il est utilisé en mode stationnaire. A moins de 100 km/h, c'est donc 10 km/h qui sont soustraits, contre 5 habituellement, puis au-dessus de 100 km/h, c'est 10 % (au lieu de 5 %). Les RMNG seraient donc paramétrés pour flasher des véhicules uniquement détectés à :
- 146 km/h ou plus sur une autoroute limitée à 130,
- 124 km/h ou plus sur une voie express limitée à 110,
- 102 km/h ou plus sur une route limitée à 90 ou bien encore,
- 81 km/h ou plus quand elle est limitée à 70 puis,
- 61 km/h ou plus en ville où la vitesse limite est de 50.
Attention, il s'agit bien de véhicules « détectés » à ces vitesses, mais cela ne veut pas dire que leur vitesse réelle était bien supérieure ou égale à celles-là ! Cette fameuse marge technique s'applique aux appareils, absolument pas aux conducteurs. Par exemple, pour une vitesse réelle de 71 km/h, ces nouveaux mobiles ont « le droit » de la percevoir dans une fourchette comprise entre 61 et 81 km/h… Or, à 81, comme dit plus haut, ils sont en effet bien paramétrés pour se déclencher. Dès qu'un conducteur dépasse ainsi la limite d'un seul kilomètre-heure, ce n'est certes pas systématique, mais il prend bien le risque d'être verbalisé.
Les départements où sont déployés les radars mobiles-mobiles
Pour rappel, voici les départements dans lesquels ils ont déjà été déployés : l'Aisne (02), les Alpes-Maritimes (06), l'Aube (10), les Bouches-du-Rhône (13) avec deux dispositifs en service, le Calvados (14), le Cantal (15), la Charente-Maritime (17), la Corse du Sud (2A), le Doubs (25), l'Eure (27), la Haute-Garonne (31) avec deux radars comme la Gironde (33), l'Hérault (34), l'Ille-et-Vilaine (35) qui compte aussi deux appareils, l'Isère (38), le Loir-et-Cher (41), la Loire-Atlantique (44), le Loiret (45), le Morbihan (56), la Moselle (57) qui en compte carrément trois, le Nord (59) qui en a deux, l'Oise (60), le Pas-de-Calais (62) et ses deux RMNG, les Pyrénées-Orientales (66), le Bas-Rhin (67) qui a aussi deux dispositifs, le Haut-Rhin (68), le Rhône (69), la Saône-et-Loire (71), la Haute-Savoie (74), Paris (75) qui en a deux, la Seine-et-Marne (77), la Somme (80), le Vaucluse (84) qui en a deux, la Haute-Vienne (87), les Vosges (88) et l'Essonne (91) où il y en a deux en service aussi.
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