Ce week-end, les 12 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tiennent leur 3e sommet des chefs d'Etat : les thèmes de discussions sont la fiabilité des approvisionnements en pétrole, la prospérité et la protection de la planète. L'Opep souhaite participer à la lutte contre le réchauffement climatique comme l'y encourage l'ONU mais refuse encore de s'engager concrètement sur des mesures ou des financements : elle renvoie la responsabilité aux consommateurs des pays riches.
Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a affirmé : "Notre pays, chef de file de l'Opep, est disposé à participer avec les autres à la réduction des émissions mondiales car, comme le reste du monde, nous nous préoccupons des questions d'environnement." D'après Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur le climat, ce débat de l'Opep montre une volonté constructive de participer au dialogue international sur le changement climatique : selon lui, les délégués présents à Ryad ont admis que le pétrole est un facteur majeur dans l'effet de serre et ont aussi montré une volonté de produire et commercialiser le pétrole d'une manière plus propre. Boer a d'ailleurs demandé aux dirigeants de l'Opep de s'engager à investir dans des programmes de séquestration du carbone. Daniel Yergin, président du Cambridge Energy Research Associates, estime que l'Opep est maintenant partie prenante d'un dialogue sur le réchauffement climatique qui va au-delà de l'identification des problèmes et participe à la recherche de solutions.
L'Opep veut faire des efforts mais elle joue la carte de la prudence. Le secrétaire général de l'Organisation, Abdallah el-Badri, qui représentera l'Opep à la conférence de Bali, a expliqué : "S'il y a des mesures concrètes, nos pays contribueront, mais pour l'instant ils commencent seulement à acquérir ces technologies de captage et séquestration de carbone. Les pays développés disposent de la technologie et doivent prendre la tête des efforts pour développer cette technologie considérée comme de plus en plus prometteuse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La part de la production de pétrole dans le réchauffement climatique n'est pas si élevée mais celle de la consommation l'est. Les pays riches devraient assumer la plus grosse part des efforts à faire à l'issue de toute négociation. La Chine, qui devrait devenir le premier consommateur de pétrole peu après 2010, doit faire l'objet d'un régime particulier. Leur consommation de pétrole par habitant est très faible. Ils sont 1,3 milliard d'habitants, ils construisent leur pays et nous devons les encourager."
A l'issue de leur réunion, les dirigeants de l'Opep devraient publier un communiqué, considéré comme bienvenu avant la conférence sur le climat de Bali qui se déroulera du 3 au 14 décembre 2007 et qui doit ouvrir les négociations dans la perspective d'un nouvel accord international succédant au protocole de Kyoto (prennant fin en 2012).
(Source : AFP Photo : Le Figaro)
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