La Sécurité routière a repris un article diffusé sur le site http://www.lemali.fr concernant la corruption au Mali. Pour un billet de 1000 F CFA ou pour un sachet de thé remis à des agents chargés de réguler la circulation, certains conducteurs parviennent à rouler sans détenir le moindre permis de conduire ou la vignette. Au Mali, la corruption n'est pas seulement dans les bureaux. Elle dépasse cette sphère pour se retrouver dans la circulation. Là, ceux qui sont censés lutter contre ce phénomène s'adonnent à son institutionnalisation. Entre conducteur sans permis ni assurance ou motocycliste sans vignette et policier à la recherche du prix du condiment, c'est « le je te le prends et tu m'as pas vu ». Certains agents trouvent toujours un alibi pour soutirer aux conducteurs leur « part » journalière. Cela se passe à longueur de journée à travers Bamako et les grands centres urbains.
Voici une partie de corruption entre un conducteur et un policier. Au rond-point du « Bar-Mali », les feux de signalisation sont au rouge. Les véhicules et motos s'arrêtent et attendent, laissant l'autre voie de passage. A ce moment-là, un conducteur d'un véhicule de luxe 4x4 brûle les feux de signalisation. Le policier le siffle. Le chauffeur refuse d'obtempérer et l'agent se lance à ses trousses. Et l'indiscipliné est coincé au carrefour de la Cathédrale par d'autres policiers. Commencent alors les négociations. « Donnez vos pièces », interpelle l'agent. Le conducteur sachant bien qu'il n'a pas de permis de conduire, fouille tout de même dans sa boîte à gant. « Monsieur, garez le véhicule et on va l'amener à la fourrière », tranche le policier. « J'ai oublié mes papiers. Que puis-je faire maintenant pour que vous puissiez me libérer ». Le policier, l'air menaçant, répond sèchement : « Rien ! On amène le véhicule. D'abord pour avoir brûlé les feux de signalisation et pour refus d'obtempérer ». Le récalcitrant prend peur tout en espérant trouver un terrain d'entente avec les policiers. « Donne ce que tu as et va-t'en ! », finit par céder l'agent. Ainsi le chauffeur imprudent se retire en glissant un billet de 1000 F CFA entre les mains de l'agent qui a aussitôt renoncé à conduire le véhicule à la fourrière. Cette pratique est une coutume entre les chauffeurs de Sotramas et les agents de la circulation. Même en règle, ils sont tenus de donner quelque chose. « Même si je suis en règle, je leur donne 500 F CFA pour que le jour où je serai dans leurs filets, ils ne me compliquent pas la vie », témoigne un chauffeur de Sotrama. Il ajoute que, entre les policiers et eux, il existe un « partenariat ». A l'instar de ces chauffeurs qui corrompent les policiers, beaucoup d'usagers ne se soucient plus en circulation, « parce qu'avec un billet de 1000 F CFA, nous pouvons corrompre les policiers et circuler sans être inquiétés ».
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