Après deux mois de forte hausse, le marché de l'occasion essuie son premier revers au mois de mars, avec une chute de 8,7 % des échanges… Faut-il y voir un premier effet de la mise en place du système de bonus-malus écologique, qui dirigeraient les acheteurs plutôt vers le neuf que vers l'occasion ?

Pas nécessairement. L'explication est bien plus simple que cela. Et facile à comprendre pour qui sait que le mois de mars 2008 a compté tout simplement 2 jours ouvrables de moins que le mois de mars 2007 (20 contre 22). Cela fait 9,1 % de temps en moins pour les vendeurs, et un marché qui baisse de 8,7 % ? Complètement logique en fin de compte.

Malgré tout cela fait mal au cœur de voir les tableaux statistiques remplis de valeurs rouges précédées du symbole "-"…

Dans le détail, si l'on regarde bien, le bonus-malus a quand même eu des effets dans la structure des échanges.

En effet dans la catégorie des moins d'un an, qui chute globalement de 7 % (41 766 ventes contre 44 886), les françaises plongent de 13,1 %, tandis que les étrangères progressent de 1,5 %. Cela s'explique : les marques françaises ont des gammes globalement plus favorisées et de nombreux modèles éligibles au bonus écologique. Concrètement, ce bonus, ajouté aux nombreuses promotions, rend les occasions récentes peu intéressantes face aux véhicules neufs. D'où la chute. Pour les marques étrangères c'est le contraire, et les occasions récentes sont favorisées, puisqu'elles ne tombent pas sous le coup du malus.

Dans la tranche d'âge des un à moins de cinq ans, les françaises chutent de 15,1 % et les étrangères de 7 %. Au global cela donne -11,9 % (132 131 échanges contre 150 022). Dans cette tranche d'âge, les seules marques qui s'en tirent bien sont Kia (+ 37,7 %, merci la Cee'd), Suzuki (+ 6,5 %) et BMW (+ 6,2 %). Toutes les autres grosses marques sont dans le rouge…

Le bilan est comparable pour les occasions de 5 ans et plus. Dans cette tranche d'âge, aucune marque ne progresse… et au final le compteur indique – 7,4 % (283 251 contre 306 030).

Pour ces deux derniers cas, et contrairement à la tranche d'âge des moins d'un an, l'explication la plus rationnelle reste le déficit de jours d'ouverture des concessions et des professionnels de l'automobile…

Au final, le marché est donc à – 8,7 % pour le mois de mars. Au cumul sur le premier trimestre, le bilan reste toutefois honorable, puisque le marché reste à peu près stable, avec – 0,2 % par rapport au premier trimestre 2007.

Cette baisse du marché peut-elle faire baisser les prix ?

La question mérite d'être posée.

Ce qui est certain c'est que le prix des occasions récentes va immanquablement baisser. En effet, leurs tarifs se retrouvent en concurrence avec celui des véhicules neufs remisés, qui plus est bénéficiant du bonus écologique. De ce fait, les acheteurs se dirigent vers le neuf, la demande baisse pour les occasions, les prix vont donc mécaniquement s'éroder.

Par contre, pour les occasions moins récentes, l'effet du bonus/malus écologique ne joue pas, et la baisse du marché, qui ne s'inscrit à notre avis pas dans la durée, ne sera pas suffisante pour justifier des baisses de prix.

Conclusion : jetez-vous sur les occasions récentes, que vous pourrez aisément négocier, mais soyez plus attentiste concernant les occasions plus âgées...