Si 2009 a déjà été une année difficile pour les salariés des équipementiers automobiles français, il semblerait qu’une sortie de crise en 2010 ne soit pas encore à l’ordre du jour. Bien au contraire même, puisque si l’année dernière a vu 35 000 salariés perdre leur emploi dans le secteur, 40 à 50 000 autres pourraient être mis à la porte d’ici à 2011, selon un rapport remis au gouvernement en novembre dernier et qu’a publié hier le quotidien Les Echos.
Rendu le 24 novembre dernier, ce rapport est l’aboutissement d’une commission commandée par Christian Estrosi, ministre de l’industrie, pour soutenir les sous-traitants et les équipementiers. Il souligne principalement les sureffectifs importants chez ces fournisseurs, de l’ordre de 25 000 emplois pour le premier et de 14 000 pour le second. En ajoutant dans l’équation les fluctuations prévues de la production automobile, le résultat est compris entre 40 000 et 50 000 emplois voués à disparaître dans les deux ans. Une hémorragie qui continue de s’étendre donc, puisque le secteur a perdu environ 17% de ses effectifs depuis 2005, dont 11% depuis 2008, pour s’établir à 265 000 emplois en décembre 2009.
Même si tous les départements des fournisseurs seraient impactées sans exception, certaines filières seraient plus touchées que d’autres, à commencer par les moules et outillages où pas moins de sept emplois sur dix seraient voués à disparaître, ainsi que les caoutchoucs, et qui feront suite aux milliers d’emplois supprimés, principalement sur la base de départs volontaires dans les grandes entreprises du secteur, que ce soit Valeo, Faurecia, Plastic Omnium ou Michelin, et ce, malgré les aides publiques supérieures à 6 milliards d’euros accordées au secteur automobile dans son ensemble.
Suite à la publication de ce rapport, Christian Estrosi a rappelé sur l’antenne de France Info hier qu’un fonds d’aide à hauteur de 50 millions d’euros pour les entreprises de la sous-traitance avait été mis en place fin 2009 dans le but de favoriser les investissements, avec le soutien à la fois du gouvernement, mais aussi des constructeurs et des grands équipementiers.
De plus, les petites et moyennes entreprises de l’automobile pourraient aussi bénéficier de facilités de financement auprès de la banque Oséo et du fonds stratégique d’investissement créé début 2009 par l’Etat qui proposera aussi de prodiguer des diagnostics stratégiques. Enfin, « un guichet unique », placé sous l’égide du préfet dans les grandes régions automobiles, répondra aussi aux interrogations des entreprises sur les questions de financement.
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