En association avec Bébé Confort, la Prévention Routière a réalisé une enquête sur la protection des enfants en voiture et le moins que l’on puisse dire est que les résultats sont effrayants.
La course effrénée pour passer sous la barre des 3000 morts sur la route d’ici à 2012 selon la volonté du Président de la République n’est pas forcément très populaire parmi de nombreux automobilistes qui l’estiment comme une atteinte à leur liberté, principalement sur le sujet de la vitesse. Mais s’il y a bien un thème qui ne devrait susciter aucune critique, c’est celui de la sécurité des enfants à bord.
Commençons par un rappel de la loi. De la naissance jusqu’à 10 ans, un enfant doit être installé dans un siège homologué adapté à sa taille et son poids, selon 5 catégories : 0 (de 0 à 10kg et jusqu’à 70cm, installé dos à la route), 0+ (de 0 à 13kg et jusqu’à 80cm, installé dos à la route), 1 (de 9 à 18kg et jusqu’à 1m, installé à l’arrière), 2 (de 15 à 25kg et jusqu’à 1m50, installé à l’arrière) et 3 (de 15 à 36kg et jusqu’à 1m50, , installé à l’arrière). En cas de non respect de ces consignes, le conducteur encourt une contravention de quatrième classe, soit 135€ d’amende.
Malgré ces dispositions, chaque année, un millier d’enfants est blessé ou tué lors d’accidents de voiture et selon l’enquête de la Prévention Routière, c’est un miracle que ce ne soit pas bien pire. En effet, lors du Festival du Cirque sur la pelouse de Reuilly, l’association a filtré les voitures arrivantes pour observer la façon dont étaient installés 350 enfants. Une observation qui a permis de constater que 71% d’entre eux étaient mal attachés, auxquels il faut en rajouter 9% qui n’étaient pas attachés du tout. Au final, seuls 20% des enfants étaient véritablement en sécurité.
Parmi les erreurs les plus courantes dans ces 71%, 39% étaient très mal retenus, rendant les systèmes inopérants en cas de choc, et 32% étaient incorrectement attachés, les protégeant mais pas de façon optimale à cause de petits négligences.
Détaillons un peu plus. Sur les 9% d’enfants non attachés, 3% n’ont ni ceinture ni siège adapté, 4% sont dans un siège qui n’est pas lui-même fixé et 2% ne sont pas attachés dans un siège bébé. Sur les 39% d’enfants très mal retenus, 2% ont moins de 10 ans et sont à l’avant face à la route, 20% ont moins de 10 ans, mesurent moins de 1m35 et utilisent une ceinture d’adulte sans rehausseur, 6% sont dans un siège auto fixé par la ceinture ne passant pas dans les emplacements prévus, 3% sont un siège auto dont le harnais n’a pas été correctement passé, 6% ont la ceinture ou le harnais mal positionnés sur le corps, 1% ont la ceinture sous le bras et 1% sont attachés avec un autre passager. Enfin, dans les 32% d’enfants mal attachés, 22% sont dans un siège auto insuffisamment bloqué ou sont attachés avec une ceinture vrillée ou détendue, 8% sont dans un siège bébé au harnais trop lâche et 2% au harnais vrillé.
Lors de la présentation à la presse, nous avons pu assister à deux crash-tests, l’un avec deux sièges auto mal attachés, le second ave les sièges attachés correctement. Les résultats sont sans appel : dans le premier cas, les sièges se déplacent de façon dangereuse, l’un tombant même de la banquette, dans le second cas, les sièges ne bougent pas. Il n’y a pas eu de crash-test avec des mannequins n’étant pas attachés, mais lors d’un choc à 50km/h, il suffit d’imaginer son enfant tombant du troisième étage pour en avoir une idée précise.
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