Le projet de circuit de Formule 1 situé à Flins-Les Mureaux est un échec, nous le savions déjà depuis décembre. Un échec double puisque le Conseil Général des Yvelines a publié vendredi le coût du projet avorté qui s’élève à près de 8 millions d’euros.
7 962 471 euros exactement, c’est le montant précis des dépenses effectuées pour ce projet, considéré comme "conformes à ce qui était prévu dans le budget 2009". Comment peut-on arriver à une telle fortune avant même un feu vert officiel ? A lui seul, la « maîtrise d’œuvre du circuit », confiée notamment au cabinet Wilmotte, a coûté 4,8 millions. Viennent ensuite 1,76 million pour l’étude de faisabilité, 777 200 euros pour de l’archéologie préventive à la suite de la découverte d’un site archéologique vieux de 13 000 ans et d’autres postes de dépense tels que la préparation du dossier d’utilité publique, le déplacement du captage des eaux et l’enfouissement des lignes électriques.
Durant la petite année qui s’est écoulée entre l’adoption du projet puis son abandon par l’assemblée départementale, le circuit mort-né de Flins-Les Mureaux aura fait l’objet d’un véritable feuilleton politique et médiatique. Soutenu ardemment dans un premier temps par Pierre Bédier, président du Conseil Général et maire de Mantes-la-Jolie, le projet connaîtra son premier gros revers quand ce dernier sera contraint de démissionner en mai 2009 après avoir été condamné pour corruption passive et recel d’abus de bien sociaux. Reprenant son poste par interim à la tête des Yvelines, Christine Boutin se montrera moins convaincu du bien-fondé du projet.
Finalement, sous la pression des associations locales ne souhaitant pas subir les nuisances d’un circuit automobile, de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie et de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Alain Schmitz, nouveau président du Conseil Général, enterrera définitivement le 1er décembre dernier le projet dont le coût final était estimé à 112 millions d’euros. La responsabilité du futur Grand Prix de France de 2011 repose maintenant sur les épaules des deux derniers projets en lice, Val-de-France (Sarcelles-Val d’Oise) et Magny-Cours (Nièvre).
Mais les études et les travaux réalisés n’auront pas été réalisés en pure perte selon le Conseil Général, car ils "ont permis d’approfondir la connaissance du territoire et de réaliser quelques découvertes exceptionnelles" et "vont servir pour d’autres projets sur ce terrain".
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