Voilà sept jours que la grève dans les raffineries françaises de Total a commencé pour obtenir des réponses précises sur l’avenir du site des Flandres, à Dunkerque, et les premières stations-service en panne sèche commencent à fleurir. A quelques semaines des régionales, le gouvernement met toutefois tout en œuvre pour éviter une pénurie impopulaire.
En fin de semaine dernière, l’UFIP (Union Française des Industries du Pétrole) estimait les stocks à même de continuer à alimenter les stations-service pendant 10 à 20 jours mais elle s’est ravisée hier en revoyant ses pronostics à la baisse, de 7 à 10 jours. Il faut dire qu’entre temps, en plus des six raffineries Total sur les douze que compte France d’où ne sort plus une goutte de carburant est venue s’en rajouter une autre hier matin en Seine-Maritime appartenant à ExxonMobil, où des salariés CGT bloquent le passage des camions citerne. Les salariés de Total à Dunkerque, eux, comptent sur la solidarité des consommateurs pour aller faire le plein et ainsi créer la pénurie plus rapidement.
Dès ce week-end, les premières stations-service à sec ont été répertoriées dans la région toulousaine et hier soir, 132 étaient à cours de carburant. Un chiffre encore faible quand on sait que la France compte au total 12 700 stations-service, dont 4600 appartenant à Total. Il faut dire que si le pétrolier a dans sa musette la moitié des raffineries françaises, il ne détient que 15% des stocks, ce qui permet encore de voir venir.
Entre temps, on peut compter sur Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, pour tout faire afin d’éviter une pénurie qui serait bien mal vue à trois semaines des élections régionales. C’est la raison pour laquelle, même si le comité central d’entreprise avait déjà été ramené au 8 mars au lieu du 29, l’Elysée a fait pression, en l’absence de Christophe de Margerie, le PDG de Total en déplacement à New York, sur Thierry Desmarest, président du conseil d'administration du pétrolier, en le convoquant hier après midi et en l’incitant à rouvrir la table des négociations avec les syndicats dès ce matin à 10h. Des syndicats d’ailleurs en désaccord, puisque si la CGT majoritaire appelle à continuer la grève, une partie de la CFDT, elle, a demandé l’arrêt du mouvement.
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