Particules, filtre à particules, dioxydes d'azote, normes Euro6... Ils en ont entendu des termes savants les sénateurs à propos d'un réel sujet de santé publique. Car la pollution de l'air génère chaque année en France pas moins de 42.000 morts prématurées. Une hécatombe rappelée par la représentante de l'Organisation Mondiale de la Santé, le Dr Maria Neira, devant la commission « développement durable et équipement » d'un Sénat qui s'est saisi de la question. On rappellera que depuis 2012 les gaz d'échappement des moteurs diesels sont classés parmi les cancérogènes certains.
Maria Neira n'était pas la seule à fulminer contre un moteur diesel clairement mis sur la sellette. Il y avait aussi un « Réseau action climat » qui, par la voix de son représentant Lorelei Limousin, a regretté des écarts entre les mesures de rejets de polluants réalisées en laboratoire d'homologation des voitures et d'autres, réalisées en conditions de conduite. Voilà qui rappelle les errements d'une consommation promise par annonces sur des véhicules qui avaient ensuite bien du mal à justifier leur réputation frugale sur la route. Suspicions, énoncés spécieux, il n'en fallait pas plus pour sortir du chapeau la théorie d'une manipulation d'un lobby des constructeurs, dont la présomption d'innocence est mise à bas par des manœuvres jugées dilatoires à propos d'un nouveau test au niveau européen dit « real world driving ». Soit une mesure qui permet de mesurer les émissions directement sur la route, attendue depuis 2012, mais désormais promise pour 2017.
Devant un tel feu roulant, les mêmes constructeurs ont trouvé leur avocat en la personne de Gilles Leborgne, directeur de la recherche et du développement du groupe PSA. Droit dans ses bottes, ce dernier a réclamé une commission d'experts indépendants « pour venir dans nos laboratoires et vérifier nos résultats de conformité de production. Nous serons à livre ouvert. Tout ce qu'on entend, c'est le problème du parc ancien, pas équipé de filtres à particules avant 2011. Les nouveaux véhicules diesel, équipés de filtres à particules sont efficaces dans toutes les conditions d'utilisation » Son vœu sera exaucé.
Le sénateur (UMP) Louis Nègre, rapporteur de la commission, a ainsi fait le bilan des entretiens pour regretter, au sujet des oxydes d'azote, que les normes Euro6 n'apportent rien de plus ou de moins que ses précédentes. « Le Sénat est donc d'accord pour commencer à se pencher sur une expertise indépendante, pour essayer d'aider à y voir un peu plus clair » a conclu l'élu. On attend les noms des experts et le calendrier de l'opération.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération