C’est donc à un Ferrari, Jérôme de son prénom, qu’a été attribué le Prix Goncourt 2012 pour son livre Le sermon sur la chute de Rome publié par les éditions Actes Sud. Le titre de ce livre est inspiré par un sermon prononcé par Saint Augustin en l'an 410. Saint Augustin et ce sermon en particulier, évidemment, tout le monde connaît.
Allez, pour le plaisir, voici un extrait des Aveux, nouvelle traduction due à Frédéric Boyer, des Confessions de Saint Augustin.
« Tu es immense Seigneur
louable infiniment
immense est ta force
et ta sagesse indénombrable
Mais un homme, petite part de ta création, veut te louer. Un homme
qui traîne partout le fardeau de sa mortalité, fardeau qui est la preuve
de son crime, et la preuve que tu résistes aux puissants.
Un homme, petite part de ta création, veut te louer. Et tu vas même
jusqu’à exciter son plaisir à te louer.
Oh tu nous a faits pour toi. Et notre coeur est las jusqu’à son délassement
en toi.
Oh Seigneur.
Aide-moi à savoir et à comprendre s’il faut d’abord t’appeler pour te
louer ou d’abord te connaître pour t’appeler. Mais qui t’appelle sans te
connaître ? Sans te connaître, on pourrait appeler quelqu’un d’autre.
Ou bien faut-il t’appeler pour te connaître ?
Mais comment l’appeler si personne n’a cru en lui ? comment croire
si personne n’en parle ?
Louer le Seigneur c’est se mettre à sa recherche.
Le réclamer c’est le trouver. Et le trouver c’est le louer.
Seigneur.
Je te réclame en t’appelant. Je t’appelle parce que je crois en toi.
Oui, on nous a parlé de toi.
Seigneur.
Ma confiance3 t’appelle, que tu m’as donnée, que tu m’as inspirée
par l’humanité de ton fils, avec l’aide de ton proclamateur. »
(*) Voir par exemple le premier commentaire de ce sujet.
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