Si les nouvelles petites polyvalentes sont à la fête chez Hyundai, Opel, Skoda ou Toyota, bientôt chez Honda et Mazda, la véritable invasion vient de la catégorie juste au dessus. Le concept Toyota C-HR, celui du Honda H-RV et les deux Ssangyong XIV (Air et Adventure), les Fiat 500X, Jeep Renegade et Suzuki Vitara présentés à Paris témoignent de la vitalité des crossovers et SUV urbains. Ils viendront rejoindre les Ford Ecosport, Kia Soul, Opel Mokka, Skoda Yeti et consorts. Certains de ces concepts ne seront pas commercialisés avant fin 2015, voire 2016 pour le Toyota. La preuve que ce créneau reste bien celui qui monte: le Renault Captur accède au podium des véhicules les plus vendus en France sur le mois de septembre, suivi de près par le Peugeot 2008.
Bientôt la saturation ? Pas tout de suite car les ventes en Europe qui atteignaient 383 000 unités en 2013 grimperont à près de 550 000 cette année pour frôler un million en 2020. La mode persistante des petits crossovers depuis le lancement du Nissan Juke en 2010 ne va pas exactement dans le sens du slogan du salon, « l’avenir de l’automobile est à Paris », au contraire des deux autres thématiques.
Haro sur les émissions
La chasse au CO2 concerne évidemment tout le marché automobile depuis une dizaine d’année, mais il semble maintenant s’accélérer. On pense en premier lieu aux trois démonstrateurs des constructeurs français à 1 ou 2 litres au cent (Citroën C4 Cactus Airflow, Peugeot 208 Hybrid air et Renault Eolab) dont les technologies ne seront pas transposées à la série avant 2018. Un retard qui sera compensé par des tarifs nettement moins violents que la Volkswagen XL1 (prix divisé par 5 ou 6).
Surtout, la lutte contre les émissions s’amplifient sur les créneaux des prestigieuses, sportives et des supercars de tous poils, avec par exemple la Lexus RC 300h en hybride et la montée en puissance des hybrides rechargeables. On citera la Mercedes S 500 Plug-in Hybrid (65 g de CO2) ou le Cayenne S E-Hybrid (3,4 l/100 et 79 g de CO2), mais l’exemple du concept Lamborghini Asterion est sans doute le plus emblématique. Le bolide de 910 chevaux (V10 de 610 ch et trois moteurs électriques) revendique à peine 4 litres /100 km et des émissions d’une paisible compacte sur le farfelu cycle NEDC réservé aux véhicules PHEV... La masse à mouvoir est bien plus conséquente que pour la Porsche 918 Spyder ou LaFerrari, mais on peut rouler 50 km en tout électrique.
Restez connectés
Ce rapide panorama des tendances lourdes du Mondial serait incomplet si on oubliait la profusion de solutions pour rendre la voiture communiquante, avec des véhicules équipés en solutions de connectivité plus ou moins évoluées quasiment chez toutes les marques. Un premier pas avant l’avènement de la voiture autonome clairement confirmé pour 2025.
Sur beaucoup de stands des constructeurs comme sur ceux d’opérateurs, on trouve cette année des animations afin d’appréhender les multiples aspects de la connectivité. Vous n’y échapperez pas ! Cette appellation un peu fourre-tout embrasse les thèmes de la sécurité (appel d’urgence, aides à la conduite), les applications sur smartphone, la géolocalisation, etc.
Si rien n’est encore joué entre les systèmes embarqués, déportés ou mixte (Ford Sync2) -les trois continueront sans doute à coexister à l’avenir-, on peut s’attendre à une concentration entre les multiples plates-formes technologiques présentes aujourd’hui.
Cette filière dans laquelle cohabitent ou bataillent les constructeurs automobiles, Google, Apple, Microsoft, …, TomTom Telematics ou Coyote System, connaitra une croissance à deux chiffres par an les cinq prochaines années sur la plupart des marchés mondiaux. La télématique étant un critère qui dépasse aujourd’hui largement celui des performances pour l’acheteur d’un véhicule neuf, et qui intéresse déjà plus de la moitié des automobilistes, on comprend que les intervenants dans le domaine se battent pour accroître leur part de gateau. Apparemment, le prix de l’abonnement (rarement gratuit, parfois inclus entre un mois et trois ans à l’achat du véhicule) n’est pas un frein, malgré un coût annuel qui peut dépasser les 200 €.
La déception sur ce Mondial vient d’Apple dont on attendait le Car Play chez Mercedes et Volvo : il faudra finalement attendre le second semestre 2015 pour en profiter (Ferrari l'annonce sur la California T). Restez connectés sur Caradisiac, on reviendra largement sur le sujet les prochains mois.
Un bon cru?
Si les bons chiffres des immatriculations de septembre en France et la croissance de 2,1 % du marché depuis le début de l’année ont évité une ambiance morose, l’atmosphère dans les halls de la Porte de Versailles n’est pas pour autant festive, plombée notamment en raison des annonces gouvernementales qui favoriseront au courant de l’année prochaine les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Si Renault, Toyota et quelques autres se frottent les mains, la majorité des constructeurs, sans faire grise mine, ne baigne pas dans un optimisme béat.
Pour les marques françaises, ce Mondial ne sera pas un très grand millésime puisqu’il n’y a pas vraies nouveautés chez PSA (nouvelles versions de 208 et 308, 508 restylée chez Peugeot et Citroën n’a pas grand-chose de plus à proposer qu’à Genève il y a six mois, se contentant de présenter la DS3 restylée et de mettre en avant la C4 Cactus), tandis que chez Renault, l’Espace V vole un peu la vedette à la toute récente Twingo. Pour les constructeurs étrangers, s’il n’y a pas eu de grosse surprise de dernière minute, le Mondial 2014 s’annonce toutefois comme un bon cru, avec une bonne vingtaine de nouveautés majeures.
Si on ne devait en retenir qu’une poignée à voir absolument dans des genres bien différents, on retiendrai l’accessible Skoda Fabia (en balance avec l’Opel Corsa 5), la sérieuse Volkswagen Passat, la ludique Mazda MX-5, la raffinée Jaguar XE et l’atypique concept Lamborghini Asterion. Avantage Europe en quelque sorte. Normal, elle joue à domicile…
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