L’Afsset tire la sonnette d’alarme et c’est une nouvelle fois les véhicules diesel qui sont pointés du doigt. Le coupable ? Toujours le même : le dioxyde d’azote ou NO2, toujours négligé par les normes de pollutions mais qui attaque les poumons.
En février, une enquête de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) révélait une corrélation entre les jours de pics de pollution au dioxyde d’azote et les pics de mortalité et d’hospitalisation. Contrairement aux autres rejets automobiles qui représentent une faible part de la pollution liée aux activités humaines, le transport terrestre est responsable à près de 50% des émissions de NO2. Entrons un peu plus dans les détails et on découvre que les véhicules diesel, en ce moment placés sur un piédestal pour leurs faibles taux de CO2 en faisant soi-disant des véhicules écologiques, émettent presque huit fois plus de dioxyde d’azote que les véhicules essence, comme l’avait montré notre enquête en janvier 2008.
Pourtant, le NO2 reste le grand oublié de la réglementation européenne en matière de pollution automobile. Il n’est d’ailleurs même pas comptabilisé en tant que tel, mais dans un agrégat, les oxydes d’azote ou NOx. Pas la peine d’espérer que les normes Euro 5, mises en place ce mois-ci, change la donne, il faudra malheureusement attendre 2014 et Euro 6 pour pouvoir espérer une réduction de ce véritable polluant (dont la présence n’a pas diminué depuis le milieu des années 90) grâce au contrôle des émissions de NO2 rendu obligatoire sur les poids lourds. Mais malheureusement pas encore pour les véhicules légers.
Dans un rapport publié le 1er septembre, l’Afsset, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail, demande tout simplement que le NO2 devienne LE critère principal dans les réglementations d’émissions et donc logiquement dans le développement des moteurs. Ce dernier est primordial puisque l’expérience nous a montré que l’adoption obligatoire des catalyseurs en 1996 avait entraîné une augmentation des émissions de CO2 sur les motorisations diesel, tout comme à Londres entre 2002 et 2004 suite à l’installation de filtres à particules sur les bus de la capitale britannique, à cause d’un choix technologique défavorable.
Le constat est sombre comme une fumée de diesel : une analyse du parc automobile montre que, dans les années à venir, les perspectives de réduction des émissions de NO2 sont faibles. Et ce sera le cas tant que l’Etat, les constructeurs, les publicitaires et donc les clients continueront à s’auto-congratuler en se focalisant exclusivement sur les émissions de CO2, un gaz naturel finalement peu nocif, pour déterminer les qualités écologiques d’un véhicule.
Source : AFSSET
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