Tel un moineau parisien, la Nissan Micra s'est installée au cœur de toutes les grandes agglomérations. Si les automobilistes ne se retournent pas systématiquement sur son passage, c'est peut-être parce que cette citadine là fait bel et bien partie du paysage urbain. Une auto sans fard et sans complexe, qui va à l'essentiel.
Sur le marché de l'occasion
Moins célèbre que notre Twingo nationale, la Micra a pourtant réalisé un excellent parcours européen : depuis 1992, elle fut produite à plus d'un million d'exemplaires. L'an dernier, sur le marché français, près de 10 000 acheteurs ont acheté une Nissan Micra. Légèrement restylée au fil des millésimes (notamment en 1995 et 1998), la voiture possède désormais un recul suffisant dans le temps pour apparaître en nombre dans les colonnes de l'occasion. Financièrement, une Micra de seconde main s'avère très attractive aujourd'hui : selon le modèle recherché, la tranche de prix oscille entre 3049 et 7622 euros. Une aubaine pour qui ne désire pas investir plus que de raison dans l'achat d’un second véhicule.
Présentation
En matière de présentation, n'espérez pas de miracle de la part d'une Micra : l'esthétisme est ici proprement sacrifié au profit du fonctionnel. Les très légères modifications ayant valorisé la voiture au fil des années (calandres chromées, pare-chocs peints) demeurent superficielles ou anecdotiques. Et si l'auto affiche de nos jours une certaine bonhomie visuelle, le style est intensément rétro, voire franchement désuet. L'aménagement de l'habitacle présente la même rudesse d'aspect. La finition générale s'avère très moyenne, alors que la matière plastique est omniprésente à bord. Construite sans fantaisie, la planche de bord est avant tout un poste de commande au vrai sens du terme : rire ou conduire, il faut choisir avant de s'installer au volant d'une Micra.
Relativisons ces critiques et gardons à l'esprit qu'il s'agit là d'un véhicule d'occasion, destiné à effectuer de courts trajets urbains. L'austérité d'accueil de la Micra s'effacera rapidement devant sa grande serviabilité quotidienne. De fait, la Nissan en version cinq portes se montre plus sociable qu'une Renault Twingo ; la voiture peut en effet accueillir trois passagers sur sa banquette arrière, contre deux occupants seulement pour la Renault. Un avantage incontournable pour qui pratique quotidiennement le ramassage scolaire des enfants, des copains des enfants et des copains des copains des enfants.
Conduite
Agile et facile à conduire, la Micra connaît parfaitement son affaire en circulation encombrée. Ses larges surfaces vitrées ne masquent pas les dangers environnants ; ses dimensions réduites lui permettent de se faufiler dans les bouchons (3,72 m de long pour 1,60 m de large) et son rayon de braquage minimum lui confère une aisance de tous les instants lors de manœuvres. En de telles conditions de roulage, la Micra ne peut aucunement décevoir. Royale et sans soucis en ville, la voiture ne possède malheureusement pas une polyvalence routière étendue. Au sortir des agglomérations, cette petite puce perd rapidement de sa superbe sur chaussée dégradée : les suspensions cahotent de trou en bosse et la direction se montre nettement moins précise. En fin d'année 2000, la Micra aura cependant bien progressé au niveau de son comportement routier. Nissan a profité, en effet, de l'arrivée du nouveau moteur 1.4 de 82 ch pour revoir entièrement les réglages châssis de cette auto.
Et cette génération de Micra gagne incontestablement en maturité. Plus stable en virage et mieux équilibrée à vive allure, elle s'engage avec une meilleure assurance vers des destinations routières. Le prix d'achat de ce millésime est, bien entendu, à revoir à la hausse, mais considérez que l'effort financier se justifie entièrement, au regard d'une polyvalence d'usage nettement accrue. Néanmoins, pour celui qui dispose d'un budget mesuré et recherche une petite “voiture-shopping” sans ambages, les bonnes affaires s'effectueront autour des Micra équipée de blocs 1.0 et 1.3.
Sécurité/Performances
Micra 1.0 ou Micra 1.3 (55 et 75 ch), ne vous décidez pas trop précocement et élargissez au maximum votre prospection. En effet, ces deux moteurs mutisoupapes sont communément aptes à dynamiser comme il se doit ce petit bout d'automobile. Compte tenu de l'utilisation prévisible de la voiture, le gain en performances du “gros moteur” s'avère proprement négligeable.
Vive en reprises et toujours prête à bondir au feu vert, la Micra 1.0 tient parfaitement son rôle de citadine. La course à la puissance se révélant inutile, mieux vaut parier sur un niveau de finition haut ou investir davantage dans un modèle cumulant les équipements optionnels : un freinage ABS vous sera très certainement plus utile qu'un dixième de seconde gagné sur un départ lancé !
Autre type de carburant, autre proposition d'achat, la Micra peut également s'approvisionner à la pompe de gasoil. Son 1.5 D de 58 ch (de provenance PSA) permet effectivement de rouler à l'économie : environ 1 l de moins en moyenne par rapport aux blocs à essence. Cette sobriété exacerbée ne suffit pourtant pas à conférer des vertus de grande routière à la petite Micra 1.5 D. Pour grands rouleurs des grands boulevards uniquement !
Fiabilité
Simple un jour, simple toujours, la rusticité des matériaux utilisés à bord d'une Micra est un gage d'endurance. Les différentes mécaniques, largement éprouvées par le temps, atteignent désormais sans encombre des kilométrages très élevés. Organe souvent sollicité en ville, le système d'embrayage peut donner des signes de faiblesse en approchant des 50 000 km – à vérifier lors d'un essai routier. De façon globale, la Micra est une valeur sûre en occasion.
Conclusion
Un prix, une fonction, deux très bonnes raisons de s'intéresser à la Nissan Micra. En dépit d'une conception déjà ancienne, cette voiture est une sérieuse alternative à ne pas négliger à l'heure du choix. Habitable, maniable et peu encombrante, elle possède les vraies qualités d'une citadine idéale. Une auto sans tambour ni trompette, qui aborde la route avec un réalisme de bon ton.
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