Les constructeurs craignent les nouvelles normes d'émission de CO2 présentées par la Commission européenne. Ils pensent qu'elles augmenteront le coût de revient des voitures. Patrick Pelata, directeur général adjoint de Renault chargé du plan, du produit et des programmes, a souligné : "En 2012, il n'y aura pas grand-monde capable d'atteindre les 130 grammes. Dès lors, ce qui va compter sera surtout la pénalité à la tonne de CO2. Au final, celle-ci reviendra à doubler les taxes actuelles sur l'essence, rien de moins. Sur la base d'une durée de vie moyenne de 200 000 km par véhicule à raison de 100 euros la tonne de dioxyde de carbone."
Afin de respecter les directives européennes, de nouvelles technologies vont se multiplier dans les véhicules (Stop & Start...) qui engendreront un coût. Carlos Tavares, responsable du produit, de la stratégie, du planning et du design de Nissan, mentionne que le partage ultime des coûts additionnels entre constructeurs, clients et pouvoirs publics est loin d'être clair. Il dit que le constructeur japonais travaille d'arrache-pied sur plusieurs scénarios pour équilibrer ses gammes en Europe, afin par exemple d'offrir des véhicules plus compacts. Stephen Odell, responsable commercial et marketing de Ford Europe, déclare : "On ne peut pas indéfiniment ajouter des coûts, il faut bien à un moment que cela rejaillisse sur le client. Les marges sont faibles dans le secteur, et si l'on veut conserver une industrie automobile en Europe, il faut être prudent." Et Dieter Zetche, président de DaimlerChrysler, affirme qu'il ne faut pas limiter la traque du CO2 à la seule conception des moteurs mais qu'il faut adopter une approche beaucoup plus large, incluant la manière de conduire (sage ou sportive) et les infrastructures. A méditer...
Source : Les Echos
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