On se souvient en particulier de China Automobile qui exposait des copies de BMW, Honda, Toyota, et j’en passe. Parmi les trois grands salons européens, les constructeurs chinois ne fréquentent plus que les bords du Léman. Et encore, on les comptait à Genève en mars dernier sur les doigts d’une main. Et seul BYD, géant des batteries pour téléphones portables mais encore nain dans le secteur automobile, s’y distinguait avec un crossover électrique à l’autonomie supérieure à 300 kilomètres (l’e6).
Pourquoi cette subite discrétion en France comme en Europe?
Primo, parce que le marché chinois décolle. Et pas qu’un peu : il a dépassé 13 millions d’unités en 2009, contre 8 millions en 2008. Il était devenu le plus important au monde l’an dernier avec 21 % des 62 millions de ventes mondiales de voitures particulières neuves. Il progressera encore en 2010 avec une prévision d’au moins 15 millions d’unités. On comprend donc que les constructeurs de l’Empire du Milieu se concentrent principalement sur leur très rentable marché domestique dont ils détiennent un tiers des ventes en propre (à l’exclusion des modèles issus de joint-ventures). Leurs exportations (VP et VU) en 2009 restaient anecdotiques. Elles n’ont pas atteint 250 000 unités et concernaient principalement des pays pauvres ou émergents.
Secondo, la plupart des constructeurs chinois se sont bien rendu compte que leurs produits n’étaient pas encore à la hauteur des exigences des automobilistes européens. Le révélateur qui en a refroidi plus d’un fut les résultats catastrophiques au crash-tests européen de Landwin en 2005 et de Brillance deux ans plus tard. Ce dernier avait fait les gros titres en 2007 pour ses piètres résultats aux tests menés par l’Adac avec une seule étoile pour la BS6. Pire par la suite pour la BS4 aux tests EuroNCAP qui venaient juste d'être sévérisés. Brillance s'est retiré des quelques marchés européens où il était présent par le biais de petits importateurs indépendants fin 2009 après un bilan exécrable (502 immat. entre 2007 et 2009 pour ses BS4 et BS6 !). Il vise à y revenir au plus vite avec de nouveaux modèles un peu plus surs, et en pilotant directement l’importation pour une meilleure qualité de service aux clients. Pour les autres, leur politique serait plutôt « wait and see », ou reculer pour mieux sauter.
Certains constructeurs comme Chery (6e constructeur en volume, mais premier hors production en joint-venture) ont de grosses ambitions internationales. Mais sans précipitation. Chery prévoit de vendre chez nous quasiment que des véhicules produits en Europe. Sa première usine devrait sortir de terre –en Espagne- en 2013 pour une production en série de 300 000 exemplaires qui débuterait en 2015.
Donc, rendez vous au Mondial de Paris 2014 ou 2016, mais certainement pas dans deux ans pour assister au début de l’invasion chinoise.
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