C’est hier que les membres de la famille Porsche se réunissaient à Salzbourg, en Autriche, afin de déterminer quel futur donner au dossier Volkswagen. Deux possibilités totalement opposées s’affrontaient, chacune soutenue fermement par une branche de la famille, Porsche d’un côté, Piëch de l’autre.
La première, défendue par Ferdinand Piëch, qui a en deuxième casquette la présidence du conseil de surveillance de VW, consiste à faire absorber le constructeur de Stuttgart par celui de Wolfsburg. Une telle solution permettrait d’éponger la dette de 16 milliards d’€ accumulée par Porsche ces derniers mois notamment en voulant… augmenter sa part dans le capital de Volkswagen.
La seconde, qui a les faveurs de son cousin Wolfgang Porsche mais aussi du Land de Basse-Saxe, actionnaire à hauteur de 20% de Volkswagen, est justement de poursuivre la même stratégie en faisant appel à de nouveaux actionnaires, comme Abdallah bin Khalifa Al Thani, le premier ministre du Qatar, et de fusionner les deux groupes.
Un bras de fer vigoureux s’était engagé entre les deux hommes, bras de fer qui se terminait hier. Ou presque. Même si c’est la solution de la fusion qui a été retenue à l’issue de cette réunion sous haute tension, les deux parties ont convenu de créer un groupe de travail constitué de représentants de Porsche, de Volkswagen et du Land de Basse-Saxe pour réfléchir à la structure exacte du groupe et surtout répondre à la question épineuse de qui en prendra la tête, leur rapport étant attendu dans 4 semaines. Cette réunion donne finalement l'impression d'un effet d'annonce servant à gagner du temps et à calmer les médias qui élaboraient toutes les hypothèses, de la plus probable à la plus farfelue.
Les grandes lignes de ce projet restent donc encore à être déterminées, mais on sait d’ores et déjà que ce futur géant allemand compterait 10 marques (Audi, Bentley, Bugatti, Lamborghini, Seat, Skoda, Volkswagen, Scania, Man et Porsche), chacune gardant son indépendance, et que la dette de Porsche, si son acquitement ne passe pas par de nouveaux investisseurs qataris, pourrait être remboursée par une augmentation de capital à hauteur de 5 milliards d’euros financée dans sa totalité par les actionnaires de la marque.
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