En ce 20 janvier 2009, qui ne restera pas dans les mémoires que pour avoir été le jour des premiers Etats Généraux de l'Automobile, Luc Chatel, secrétaire d'état chargé de l'Industrie et organisateur de cet évènement, a osé. « Yes we can ! » a t-il lancé lors de son discours de conclusion devant plus de 400 acteurs de la filière automobile française.
Lui non plus, tout comme François Fillon l'a dit le matin même, n'est pas dupe sur la profondeur de la crise, qu'il a présentée comme « longue, dure et douloureuse » et a rappelé une fois de plus que le but de toutes ces démarches, mesures et aide au montant à 7 chiffres, n'est pas de sauver l'usine mais ses ouvriers, parce que derrière la filière automobile se cachent un savoir-faire et des compétences qu'il ne faut pas perdre. « C'est notre responsabilité », a t-il ajouté.
Après s'être félicité de la richesse des échanges promettant efforts communs, mutualisation et fédération d'énergie, Luc Chatel a ensuite décrit un plan massif qui agira sur plusieurs leviers.
La refondation des rapports tout le long de la filière
La filière automobile ne se résume pas à seulement deux constructeurs, il existe aussi des dizaines de milliers d'entreprises de sous-traitance réparties sur l'ensemble du territoire et qui représentent un nombre considérable d'emplois. Le but sera de réunir constructeurs, équipementiers et sous-traitants dès cette semaine afin d'élaborer un code de pratiques visant à ce que l'ensemble de la filière soit pris en compte.
L'emploi et les compétences
50% des salariés de l'automobile vont partir en retraite dans les dix prochaines années, et il faut garder les compétences même en situation de crise. Le 26 janvier prochain et conformément aux souhaits de Nicolas Sarkozy, Luc Chatel reunira les différentes organisations syndicales afin de faire le point sur les difficultés du secteur automobile et aborder le sujet des restructurations industrielles actuelles.
Les financements
On le sait déjà, l'Etat accorde une aide de 5 à 6 milliards d'euros pour les constructeurs, mais cela ne s'arrête pas là, puisque que des mesures d'accès au financement pour les équipementiers et les sous-traitants doivent être prises, Christine Lagarde ayant comme objectif d'obtenir de Bruxelles des enveloppes financières plus importante de la part de la banque européenne. Il y a aussi les fonds propres, la signature de l'accord entre le Fonds de modernisation, les constructeurs et les équipementiers automobiles le jour même étant un premier pas. D'autres prises de participations seront annoncées avant la fin du mois dans les entreprises de la sous-traitance dans le but de les aider à se consolider.
L'innovation
C'est un chapitre qui est souvent délaissé en temps de crise, mais ce fût pourtant la table ronde la plus suivie de ces Etats Généraux de l'Automobile. Une meilleure coordination est nécessaire dans les efforts en matière de recherche et de développement, bien sûr au sujet des véhicules propres, mais aussi sur celui de la sécurité et de l'automatisation.
La commande publique
Le but des commandes publiques de véhicules et de grouper et de coordonner les commandes de plusieurs dizaines d'entreprises publiques ou privées, ce qui permettra d'obtenir tout de suite le seuil de rentabilité nécessaire à la production en minimisant ses coûts. La voiture électrique fait bien évidemment partie des premiers objectifs.
Pour conclure, Luc Chatel a insisté sur le caractère pérenne des Etats Généraux de l'Automobile. Toutes les propositions collectées ce jour seront rassemblées et synthétisées pour les rendre ensuite concrètes, afin d'élaborer un plan stratégique pour l'industrie automobile et qui sera annoncé par le Président de la République avant la fin du mois.
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