Non, ce ne sont pas les routiers qui viennent d'allumer la mèche sur l'écotaxe. Ce sont pourtant eux qui sont dans le collimateur. Mais l'agriculture vient de rappeler bruyamment au gouvernement qu'il était un dégât collatéral et qu'avec une telle taxe, on ne séparait pas le bon grain de l'ivraie. Au contraire, on met tout le monde dans le même panier pour aligner le blé sans être certain que l'oseille ainsi récoltée ne se dilue pas dans les contributions générales. Ceci alors que le fruit de cette taxe est promise au développement de moyens de transport moins polluants.
De fait, cette écotaxe semble devenir le terreau de la manifestation durable. Plus de 40 opérations escargots et barrages filtrants autour des portiques ou de bornes destinés à percevoir l'écotaxe sont actuellement organisées dans l'Hexagone.Avec cette image choc répétée par les protagonistes : après l'application d'une telle mesure, la production régionale sera définitivement plus taxée qu'un produit importé de l'autre bout du monde. Un exemple ? Un poulet produit en Bretagne ou dans le Gers pourra être taxé six fois avant d'arriver dans l'assiette du consommateur, contre seulement une à deux fois quand il sera importé par avion du Brésil. Au Finistère, certains sont déjà allés jusqu'à dessouder un portique...
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