Le contexte actuel (faiblesse de l'euro par rapport au dollar, tensions au Moyen-Orient) fait que le prix des carburants ne cesse d'augmenter depuis maintenant quelques mois, pour atteindre à certains plus de deux euros le litre d'essence. La moyenne nationale pour le SP95 est en ce moment d'environ 1,65 euro le litre et les ménages peinent parfois de plus en plus à régler la facture carburant chaque mois. Pour palier cette hausse importante et qui persiste, l'Etat a annoncé qu'il envisageait l'idée de puiser dans ses réserves stratégiques pour calmer la spéculation et la forte demande des pays comme la Chine.
Les Etats-Unis étaient à l'origine de cette idée, la France et la Grande-Bretagne ont pris positivement cette idée et ont suivi les US dans cette démarche. Actuellement, les trois pays consultent l'AIE (Agence Internationale de l'Energie) pour avoir son autorisation, comme le confirme Valérie Pécresse, ministre du budget, qui a également affirmé : "On peut dire que la France est sur tous les fronts s'agissant de cette question des prix du carburant, pour obtenir à très court terme une baisse des prix". En ces temps de période électorale, les agissements du président sortant (Français comme Américain) sur le sujet épineux du prix des carburants seront très importants et joueront très certainement en sa faveur, ou défaveur si la situation ne s'arrange guère.
En plus de demander l'accord de l'AIE pour débloquer les réserves stratégiques, Eric Besson, ministre de l'énergie, a annoncé que l'Etat travaillait à "convaincre les pays producteurs d'énergie à mettre davantage de ressources sur les marchés". L'embargo mis en place contre l'Iran n'arrange sans doute pas les choses.
Les réserves stratégiques françaises sont constituées d'environ 17 millions de tonnes de brut, ce qui équivaut à un peu moins de 100 jours (98,5) de consommation nationale, de quoi calmer la spéculation et adoucir la courbe de croissance des prix. Mais bien évidemment, hors de question de vider complètement les stocks, qui servent normalement lors d'un éventuel conflit ou embargo. De plus, puiser dans nos réserves ne stabiliserait le prix des carburants que temporairement : en, juin dernier, l'Etat français l'avait déjà fait lors du conflit libyen, le baril était alors passé de 115 à 108 dollars pour remonter ensuite à 116 dollars. Pour donner une idée de l'effet qu'aurait une baisse du baril grâce aux réserves, Jean-Louis Schilansky, président de l’union française des industries pétrolières (UFIP) affirme qu'une baisse de dix dollars du baril entraînerait une baisse de cinq centimes à la pompe. Une diminution du prix certes, mais relativement faible et qui ne serait donc que temporaire pour remonter ensuite.
Mis à part l'éventualité de puiser dans nos réserves, peu d'alternatives s'offrent au gouvernement actuellement, qui souhaite certainement voir des résultats rapides en vue de la prochaine élection. La seule autre possibilité serait de baisser la taxe (TIPP) appliquée aux carburants, mais cela mettrait en danger le budget et les ressources de l'Etat qui doit déjà faire face au déficit. Quant à l'idée de François Hollande de relancer la TIPP flottante, Nicolas Sarkozy est totalement contre et préférerait plutôt faire "jouer la concurrence entre les stations service".
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