Depuis janvier dernier, la qualité de l’air dans les infrastructures de la RATP est rendue publique sur le site www.ratp.fr (voir news). L’entreprise mène des études sur ce sujet depuis 1997, mais la première station RER où un système de mesures a été mis en place est Auber, datant de 2006. Tous les polluants sont mesurés, mais seules les particules auraient un impact notable sur la santé d’après la RATP. « C’est le seul polluant pour lequel les résultats sont négatifs » d’après Nathalie Kosciusko-Morizet.

Les particules métalliques des transports en commun sont générées lorsque les rames freinent. Et les rames RER étant plus lourdes que celles du métro, le taux de particules émises est bien plus élevé à cause du freinage plus intensif des RER.

Les taux de particules seraient stables depuis dix ans, à savoir 100 microgrammes en moyenne par m3 d’air. Notons qu’en novembre 2007, la borne de la station Auber affichait 358 microgrammes par m3 d’air, alors que l’air extérieur affichait un taux de 50…et que l’union européenne préconise un taux de 25 à ne pas dépasser !! Le médecin du travail de la RATP s’était voulu rassurant à la sortie de ces chiffres : « on sait que les particules du métro et du RER sont moins fines que celles de l’air extérieur, elles pénètrent donc moins dans les poumons. » Tout va bien alors…

Alors quelles sont les solutions pour réduire les particules métalliques ? Une meilleure ventilation de l’air, et un système de freinage innovant sur les nouvelles rames, qui réduit le taux de 30%. Ce nouveau matériel sera mis en place sur toutes les rames qu’en 2020. Encore quelques années à attendre pour une réelle amélioration de la qualité de l’air du réseau souterrain.

A l’heure où on cherche à réduire les déplacements en voiture, la RATP a intérêt à continuer ses efforts pour un environnement plus sain dans nos transports en commun. Rappelons que la voiture n’est pas mieux lotie : souvenez de l’enquête qui révélait que les automobilistes sont bien plus exposés à la pollution atmosphérique que les piétons (news). ..

Au lieu de moderniser le réseau en y mettant plus d'agents (surtout plus de contrôleurs), il faudrait davantage faire des efforts sur l'air que nous respirons.