En 2006, le président Jacques Chirac a fixé à la SNCF et à la RATP l’objectif de ne plus dépendre du pétrole d’ici 20 ans, exprimant l’ambition de répondre au défi du développement durable et de préparer à l’ère de "l’après pétrole". D'après le ministère de l'Ecologie, tous les modes de transport doivent en effet améliorer leurs performances environnementales et diversifier leur bouquet énergétique : cette question est d’autant plus cruciale pour les transports en commun qu’ils constitueront le socle de la demande supplémentaire de mobilité. Dans ce domaine, les entreprises publiques ont un rôle exemplaire à jouer.
Concernant précisément la RATP, les démarches engagées et les objectifs sont les suivants :
- l’ensemble du réseau de métro et de tramway étant électrique, les actions portent sur le réseau de bus. En 2004, l’énergie consommée par la RATP est estimée à 215 ktep (kilos tonnes équivalent pétrole) dont 30 % provenant du gazole. Sur environ 4 100 bus, 44 roulent au diesel, 3 444 fonctionnent au gazole désulfuré et avec filtres à particules, 310 roulent à l’aquazole (émulsion d’eau et de gazole), 147 au gaz (dont 90 au GNV et 57 au GPL), 64 au diester et 12 à l’électricité. La RATP a lancé une campagne de communication à destination de ses 12 000 machinistes (conducteurs des bus RATP) pour les inciter à adopter l'éco-conduite et réduire ainsi la consommation de carburant ;
- la RATP s’est engagée, à niveau d’offre et de service identique, à faire fonctionner le tiers de son parc avec 30% de biocarburant d’ici début 2008, à obtenir l’indépendance énergétique vis-à-vis du pétrole d’ici 2026, en renouvelant le parc de bus par des matériels pouvant bénéficier des technologies de substitution du gazole. Pour cela, la RATP va accroître le nombre de bus en exploitation utilisant du biodiesel et les compléter par des véhicules neufs : ces actions permettraient une réduction de la consommation énergétique estimée à environ 10 % et une réduction des émissions de CO2 d’environ 35 ktep. La durée de vie des autobus étant de 15 ans, la totalité du parc actuel serait ainsi renouvelée fin 2025. La transformation du parc de la RATP pourrait se faire de façon progressive au rythme des marchés et au fur à mesure des avancées technologiques. Les premiers autobus "zéro pétrole" devraient être mis en service dès 2011.
En 2007, la RATP a testé un Microbus Gruau doté d'un alterno-démarreur Stop-Start StARS de Valeo sur la desserte "Bièvre-Montsouris" à Paris (voir article). Dans les grandes agglomérations où les arrêts sont très fréquents, le système Stop-Start apparaît comme une solution judicieuse. C'est le cas aussi pour la technologie hybride. Eh bien justement, dès février 2008, la RATP procèdera à un test sur un autobus hybride sur diverses lignes à Paris. Il sera équipé d’un moteur électrique de 96 kW et d’un moteur thermique de 65 kW, d’un système de "mise en veille", de batteries NiMH, d’une chaîne de traction Siemens et sera dérivé du modèle Cityclass d’Irisbus. A suivre !
(Source : RATP, MétroPole, ministère de l'Ecologie)
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