Les remous autour de la présentation de la Giulietta ne sont que de la roupie de sansonnet face à ce qui se trame dans les coulisses de Fiat et donc d'Alfa Romeo. Le problème est en effet circonscrit autour de la marque milanaise qui n'a jamais cessé de perdre de l'argent. Fiat a eu beau essayer de relancer Alfa, jamais rien n'a permis aux ventes de décoller. Sergio Marchionne est tout sauf un philanthrope ou un alfiste aveuglés par la passion.
Sa colère du moment provient de ce constat fait autour de la profitabilité d'Alfa et des divergences de vue avec le représentant du gouvernement italien en charge du développement économique, Claudio Scajola. Marchionne affirme que Fiat a besoin de se restructurer pour être profitable (donc de fermer des usines et supprimer des emplois) alors que Scajola cherche à tout prix à empêcher les fermeture de sites en Italie. Le sujet Alfa Romeo est donc sensible :
En 2008, Alfa a vendu 103.000 voitures contre 203.000 en 2000 et perd entre 200 et 400 millions d'euros chaque année depuis 10 ans.
Pour Marchionne, il est temps de prendre du recul pour prendre la bonne décision ("intelligente" dit-il). Selon lui, il n'est plus possible de réinventer Alfa Romeo tous les 4 ans et en attendant de trouver la bonne voie, il a décidé de geler les investissements sur les nouveaux produits en gestation (n'attendez donc pas trop vite les remplaçantes des 159 ou 166) et de demander un audit complet sur la marque. Avec en tête, la nécessaire santé économique du groupe Fiat, Marchionne envisage plusieurs options :
- Remplacer les 159 et 166 en utilisant des plateformes Chrysler construites aux USA mais ayant une identité Alfa marquée. Toutefois, Marchionne répond à la question du lien entre Dodge et Alfa évoqué par beaucoup de médias. Il affirme qu'un simple rebadgage est impossible, l'ADN Alfa n'étant pas compatible avec un produit américain.
- Geler les investissements après la sortie de la Giulietta et laisser plus ou moins vivoter (mourir ?) la marque avec les seuls modèles aux catalogues actuellement. Il a exprimé tout de même sa satisfaction concernant la MiTo et la nouvelle Giulietta.
La réflexion est donc en cours et les décisions ne seront annoncées qu'en début d'année prochaine. Mais le futur d'Alfa est véritablement en question.
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