Le salon de Pékin est déjà un événement important sur la planète automobile puisque l'an dernier, le marché local est devenu le plus important du globe. Dans un secteur où même les pays émergents connaissent la récession et les contractions de ventes, la Chine se positionne pour tout constructeur automobile un peu ambitieux comme l'Eden qui augure de bilans comptables abondants et donc d'actionnaires heureux et nombreux.
L'ensemble des transactions très haut de gamme du salon ont représenté 22 millions de dollars.
A la fermeture des portes, on apprenait qu'avec ses 800,000 visiteurs (+17%), Auto China 2010 était devenu le troisième salon automobile mondial derrière Paris (+ d'1 million) et tout près de Francfort (850.000) mais devant Détroit (715,000) et Genève (690,000). Sur le seul samedi 1er mai, férié là bas aussi, près de 146,000 personnes ont foulé les allées des 9 halls répartis sur 200,000 m² pour découvrir les nouveautés de plus de 100 constructeurs. 1000 voitures étaient exposées !
Une réussite pour le haut de gamme
Ce gigantisme n'est pas qu'un spectacle ou une démonstration de force, il est un véritable appel d'air pour tous les constructeurs en manque douloureux de perspectives positives. Les constructeurs de prestige, impactés plus que d'autres par la crise financière mondiale cherchent de nouveaux Eldorado où écouler une production que les pays occidentaux mais aussi moyen-orientaux peinent à absorber. La Chine se révèle au delà des espérances puisque près de 40 voitures de luxe ont été vendues sur la durée du salon.
Dès le premier jour du salon, une Bugatti Veyron 16.4 Grand Sport a trouvé preneur. Elle sera toutefois renvoyée à Molsheim pour être mise aux goûts de l'acheteur avant de revenir vers la Chine. Chez Maserati, ce sont 6 voitures du stand qui ont été vendues sur place et 10 autres qui seront livrées plus tard. Porsche a signé 8 bons de commande et n'aura pas besoin de rapatrier les 3 modèles exposés sur le stand tandis que le sourire de Rolls Royce en disait long sur les résultats enregistrés durant le salon. L'ensemble de ces transactions très haut de gamme a représenté 22 millions de dollars.
Particularité du marché chinois du très haut de gamme : la moyenne d'âge des acheteurs serait 5 à 10 ans inférieure à celle des clients habituels et il n'est pas rare de voir des moins de 40 ans s'offrir des modèles de rêve.
Ce n'est qu'un début
Le marché chinois est devenu le plus important au monde en 2009. Les plus de 13,5 millions de véhicules vendus dépassent largement les ventes de son homologue américain que la crise a ramené aux alentours des 10 millions. Mais d'ores et déjà, grâce à un premier trimestre ayant déjà absorbé 4,61 millions de voitures (+71,2%), les projections pour l'année 2010 annoncent un marché autour de 16,5 millions de véhicules.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser l'acheteur chinois n'est pas forcément attiré par sa production locale. Ainsi, les marques chinoises représentent une part de marché de seulement 30% (environ 4,6 millions de véhicules). Les constructeurs étrangers réussissent de très bons scores puisque les marques japonaises obtiennent une part de marché de 21% (2,2 millions), les constructeurs allemands, troisièmes, vendent 1,5 million de voitures soit environ 14% de parts de marché. Les USA sont seulement quatrième avec 1,01 million (10%), les coréens, cinquièmes, vendent 812,000 voitures (8%) alors que nos constructeurs hexagonaux ne représentent que 3% des ventes en Chine pour un volume total de seulement 270,000 véhicules.
Tout est donc à faire, PSA l'a compris et s'active tandis que l'on attend encore de connaître les plans de Renault sur ce chapitre majeur et incontournable. La Chine automobile a ouvert les yeux, elle est déjà bien éveillée.
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