L'affaire Volkswagen a déjà pris beaucoup d'ampleur avec notamment la démission du grand patron du groupe, qui avait pourtant résisté aux attaques de Ferdinand Piech mais qui ne sera pas sorti indemne de ce scandale international. Et si cette affaire est partie des Etats-Unis, elle pourrait s'étendre à l'Europe et à trois pays en particuliers : la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Selon le média The Guardian, il semblerait que ces trois pays ont opéré en coulisses pour faire pression sur l'Europe afin que les systèmes et dispositifs de contournement pour les tests d'homologation (le fameux cycle européen NEDC, qui permet d'établir les émissions de CO2 d'un véhicule, et qui sera bientôt remplacé) soient utilisés. Nous ne parlons pas forcément de logiciels comme l'a fait Volkswagen, mais de toute astuce visant à afficher un bilan plus flatteur à la fin du test, ces fameuses « loopholes » (failles, en anglais) qu'exploitent les constructeurs et qui permettent d'inscrire des consommations mixte et des rejets totalement absurdes en concession. La méthodologie est donc différente du cas Volkswagen, mais l'intention est la même et le résultat également. Selon ce même document, les émissions réelles de CO2 mesurées lors des tests d'homologation seraient en fait 14 % supérieures à ce qui est clamé par les constructeurs si ces dispositifs n'étaient pas en place.
« C'est inacceptable que des gouvernements qui demandent en ce moment une enquête européenne dans l'affaire Volkswagen font simultanément du lobbying en coulisses pour continuer de truquer les tests d'émissions de CO2 », a notamment commenté un des responsables de Transport&Environnement. Le document explique que l'Allemagne est allé encore plus loin en « demandant que les tests soient conduits sur des pistes descendantes, afin d'avoir un bilan final 4 % plus faible que celui mesuré ». La France aurait par ailleurs appuyé cette demande.
Le gros problème dans cette révélation, c'est que les limites de CO2 fixées par l'Europe (avec un 95 g/km en moyenne pour 2021 qui fait peur aux constructeurs) se retrouvent finalement dépassées à chaque fois, puisque les largesses que prennent les constructeurs diminuent d'environ 14 % les consommations par rapport à un test appliqué à une auto qui ne présente pas de bidouillage en tout genre. L'une des manipulations les plus utilisées est apparemment la mise en place d'une batterie chargée à 100 % pour éviter que l'alternateur n'entre en fonction, soulageant ainsi le moteur et diminuant la consommation. Certains parlementaires demandent à ce que ce genre de petits « plus » soient intégrés dans les corrections finales des tests pour que les valeurs de CO2 soient plus proches de la réalité.
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