Christian Balmes, PDG de Shell France, vous explique en quoi consiste la politique environnementale du pétrolier. Shell France s'intéresse aux énergies alternatives que représentent l'éolien, le solaire et le nucléaire. Il travaille aussi sur la captation et la séquestration de carbone pour limiter les rejets de CO². Par rapport aux biocarburants, son approche est plus prudente. Pour lui, ce n'est pas, à l'heure actuelle, une réponse universelle. D'ailleurs, on assiste à un conflit d'intérêts entre l'alimentation et la production de carburants comme en atteste l'augmentation du prix de la tortilla au Mexique, du fait d'une demande accrue pour le maïs. Shell croit beaucoup plus aux biocarburants de seconde génération, tel le BTL (Biomass to Liquids) issu des déchets de l'agriculture transformés par gazéification, ou encore le GTL (Gas to Liquids) qui consiste à utiliser du gaz pour faire un carburant synthétique pour les véhicules diesel. Avec ces carburants, le bilan CO² est meilleur et il n'est plus nécessaire de transformer le moteur.
Christian Balmes évoque l'Eco Marathon Shell qui est devenu une épreuve internationale. Pour un pétrolier, montrer qu'il peut agir sur les comportements et consommer moins d'énergie pour se déplacer est très important en termes d'image. L'Eco Marathon a changé de dimension. Il souligne que c'est devenu un événement européen avec la participation de lycéens et d'étudiants venus de toute l'Union. Ensuite, Shell a voulu associer également des décideurs en faisant venir notamment des représentants de la Commission, des ONG et des intellectuels pour débattre sur le thème de l'innovation et du développement durable. Pour lui, la technologie n'est pas seulement la clé, même s'il fait beaucoup d'efforts par ailleurs sur la réduction du CO². L'Eco Marathon est tourné vers la jeunesse et ce sont ces futurs consommateurs qui pourront modifier leur comportement. Son initiative s'exporte désormais aux Etats-Unis et il prévoit une extension en Asie.
Enfin, le PDG de Shell France évoque l'hydrogène qui était présent au dernier Eco Marathon Shell : "D'abord, vous remarquerez que 4 véhicules à l'hydrogène se sont classés dans les 10 premiers. L'un d'eux a d'ailleurs terminé deuxième, en parcourant près de 2800 km avec l'équivalent d'un litre d'essence. C'est le signe que cette énergie a fait des progrès. Pour nous, l'hydrogène est une solution possible pour réduire durablement les émissions de CO². Nous avons la technologie avec Shell Hydrogen. Mais, il faut encore améliorer la production d'hydrogène pour en faire une énergie propre, à partir de la géothermie ou de l'électricité nucléaire. Ensuite, il faudra résoudre un certain nombre de problèmes comme les stations-service et la miniaturisation des composants. Notre partenariat avec Mercedes autour de la voiture à hydrogène permet de préparer l'avenir".
Source : Observatoire du Véhicule d'entreprise
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