On hésite normalement toujours un peu à se rendre à ce genre de soirée lorsque le coup d'envoi de l'édition 2010 du Mondial de l'Auto de Paris est le lendemain matin à 6h30. Mais là, ça aurait été une véritable faute professionnel. Assis dans un amphithéâtre ayant tout du Colisée face à un écran long d'une cinquantaine de mètres, Tout le directoire de Volkswagen ainsi que la fine fleur de la presse européenne (dont bien évidemment Caradisiac) étaient présents pour assister à un authentique show, une spectaculaire débauche de moyens visant à asseoir, s'il y en avait encore besoin, la suprématie du groupe allemand.

Le drap blanc qui recouvre la scène au pied de l'écran s'agite, se soulevant et se rabaissant dans un mouvement marin parfait. Soudain, une forme se déplace, formant une bosse bien cachée sous le tissu. Quand ce dernier s'ouvre enfin, c'est pour révéler le concept car Seat Ibe que nous avions déjà découvert au dernier Salon de Genève. Vient ensuite le nouveau Volkswagen Caddy Life récemment restylé, et qui fera son entrée dans un colis TNT. Puis la Skoda Octavia Combi Green E Line traverse la scène de part en part sous une cascade d'eau, ce qui paraît aventureux pour une voiture électrique.

Mais le meilleur est encore à venir, il est maintenant temps de sortir les gros calibres : la salle plongée dans le noir total, le centre de la scène s'ouvre pour laisser échapper une épaisse fumée, tandis que la Porsche 911 Speedster monte petit à petit. Visiblement, le constructeur de Stuttgart est maintenant totalement absorbé par le groupe Volkswagen. Mais il est maintenant temps à ce dernier de présenter son arme de destruction massive : la scène se transforme soudain en paddock de grand prix de la première partie du 20ième siècle avec d'authentiques Bugatti d'époque démarrant en trombe. La Veyron Super Sport apparaît, fait une boucle par les stands pour revenir se garer face au public. En sort Pierre-Henri Raphanel, le pilote qui a battu le record de vitesse à son volant. Moins colorée, c'est au tour de la nouvelle Bentley Continental GT de faire son apparition derrière un rideau de pluie tout britannique.

Il est maintenant temps de passer aux révélations exclusives de cette soirée : la Lamborghini Sesto Elemento traverse un écran de flammes, tandis que l'Audi Quattro Concept descend d'une rampe qui n'est pas sans rappeler le tremplin de saut à ski des publicités des années 80 de la marque pour promouvoir leur transmission intégrale. Moins spectaculaire, la nouvelle Volkswagen Passat accompagnée de sa version SW arrive sur scène en franchissant un simple écran de fumée.

Enfin, tous les véhicules présentés ce soir reviennent ensemble, en rangs serrés, telle une charge de fantassins. Et c'est exactement ce qu'est aujourd'hui le groupe Volkswagen : un groupe tentaculaire belliqueux, un empire grignotant peu à peu ses voisins. La dernière victime est Porsche ramenée maintenant à une simple filiale, qui sera la prochaine ?