L'huile de palme est une huile extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. 100 kg de fruits donnent environ 22 kg d'huile. L'huile de palme est un ingrédient privilégié de la cuisine africaine, sud américaine ou asiatique, dans les aliments industriels, les cosmétiques par son faible coût de production et c'est un produit utilisé dans la production de carburant. L'Indonésie, est sur le point de devenir le premier producteur mondial d'huile de palme.
Les actionnaires de Golden Hope Plantations Berhad, Kumpulan Guthrie Berhad et Sime Darby Berhad, grands groupes de plantation malaisiens tous contrôlés par l'Etat, ont approuvé la fusion proposée : une fusion à trois qui a fait naître Synergie Drive, le plus grand groupe coté d'huile de palme du monde. Le montant : 11 milliards de dollars. La société nationale malaisienne d'investissement Permodalan Nasional contrôlera le nouveau groupe qui sera coté à la Bourse malaisienne d'ici novembre 2007. Il devrait réaliser un chiffre d'affaires de 7,5 milliars de dollars, employer 107 000 salariés sur près de 600 000 hectares de plantations en Malaisie et en Indonésie.
L’huile de palme au coeur du débat
D'après l'Agence Science-Presse, quand des scientifiques examinèrent les plantations de palmiers en Indonésie et en Malaisie en 2006, ils devinrent inquiets. La demande croissante pour l’huile de palme en Europe, suite aux subventions allouées à ceux qui se convertissaient à cette énergie propre, a entraîné le déboisement de grandes étendues de forêt équatoriale en Asie du sud-est. Des terres de tourbe furent drainées et brûlées pour faire place à toujours plus de plantations de palmiers. Des quantités importantes d’émissions de CO2 furent rejetées dans l’atmosphère. L’Indonésie est ainsi devenu en peu de temps, le troisième plus important producteur d’émissions de carbone après les États-Unis et la Chine. Tout ça, au nom de l’énergie durable. Beau paradoxe. «Ce constat est choquant et annule toutes les bonnes raisons qui nous ont fait choisir l’huile de palme », indique Alex Kaat, porte-parole de Wetlands, un groupe écologiste hollandais. Selon les études de certains scientifiques, la production de biocombustible, longtemps considérée comme la pierre angulaire pour l’adoption d’une énergie propre, pourrait parfois créer plus d’émissions dangereuses que les combustibles fossiles.
L'Agence Science-Presse ajoute que les politiciens de plusieurs pays s’interrogent maintenant sur la pertinence des millions de dollars de subventions qu’ils ont accordés aux industries pour se convertir à ce combustible supposément écologique. La directive prise en 2003 par l’Union européenne, qui prévoyait que 5,75% des véhicules devraient rouler au biocombustible d’ici 2010, est pour l’instant sur la sellette. Si le biocombustible est produit correctement, vous pouvez réduire les émissions de carbone », explique Peder Jensen, de l’Agence européenne d’environnement, à Copenhague. « Cela dépend du type de plante utilisé et de la manière qu’elle est cultivée. Vous pouvez réduire les émissions de 90% par rapport aux combustibles fossiles ou les augmenter de 20%.»
Aux États-Unis et au Brésil, la plupart du biocarburant provient de l’éthanol, fait à partir du maïs aux États-Unis et du sucre au Brésil. En Europe, les huiles de canola et de tournesol sont utilisées. Mais la production locale de plante est insuffisante pour subvenir aux besoins énergétiques des pays européens qui ont décidé d’importer de l’huile de palme. Le gouvernement hollandais a suspendu son programme de subventions offert aux nouveaux utilisateurs d’huile de palme. Il veut maintenant développer un système lui permettant de certifier les pays qui produisent l’huile de palme de manière responsable. Le ministre de l’environnement a aussi annoncé qu’il paierait une compensation aux Indonésiens pour les dommages que la production de l’huile de palme a pu causer à leur pays.
Source : La Tribune, wikipedia, Agence Science-Presse Photo : liberterre.fr
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