La Commission sénatoriale qui enquête sur le cas Takata soupçonne en effet une suspension des audits de qualité en 2009 sur les sites de Monclova (Mexique), qui assemble les modèles d'airbag mis en cause, et de Moses Lake (Washington, ouest) qui produit le gonfleur du coussin de sécurité. Pire, les parlementaires ont noté que les deux sites présentaient de sérieux problèmes de qualité alors que la démarche est intervenue un an après que le constructeur automobile Honda ait lancé un premier rappel de véhicules équipés du modèle d'airbags défectueux.
Les audits ont repris en 2011 mais les auditeurs ont identifié à ce moment-là des relâchements en matière de qualité. La conclusion des enquêteurs donne froid dans le dos : Takata aurait privilégié ses bénéfices plutôt que la sécurité en suspendant des audits de qualité globaux pour des raisons financières. Le groupe japonais se défend en dénonçant des inexactitudes et des courriels pris hors contexte de façon à créer une fausse impression.
Un tir de barrage qui ne calmera pas les ardeurs des enquêteurs lesquels ont déjà de quoi lancer une seconde offensive : des changements ont été effectués en 2013 dans les lignes d'assemblage de l'usine de Monclova sans le feu vert des ingénieurs en charge de la qualité ni celui des responsables de la sécurité. Enfin, un nombre inconnu de pièces de rechange pourraient être défectueuses. Pour tout dire, rien n'a été résolu et les remèdes ont peut-être été pire que les maux.
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