Fouillez vos souvenirs. Dans vos années d'école, vous avez forcément connu une fille de ce type : Bien foutue mais pas super bien habillée, pas maquillée et pas très accueillante au premier abord mais éminemment troublante dès que vous entriez dans son cercle de connaissance. Avec la Caterham CSR 260, c'est un peu la même chose. Si j'étais trivial limite vulgaire, j'oserais dire qu'une fois que vous pénétriez dans cet objet du désir, c'était l'extase garantie tant sa furie contagieuse vous faisait tutoyer les sommets en moins de temps qu'il ne faut pour le décrire ! Mais comme je suis un garçon à principes, j'ai préféré arrêter la comparaison, pourtant parfaitement valable, un peu avant de glisser. Je vieillis.
Il faut que je vous l'avoue. Mon courage est généralement proportionnel à la méconnaissance dramatique que j'ai du risque que j'encours. Bref, en résumé quand j'ouvre ma gueule, je ferai bien de réfléchir ou de me renseigner un peu avant !
C'est en voyant une course de Caterham sur le circuit du Castellet que l'enthousiasme qui me caractérise parfois m'a fait lancer à la cantonade devant un parterre de voitures bariolées : « ça a l'air sympa ça ? ».
Et hop, voilà comment on se trouve un beau matin dans les stands d'un circuit un peu humide, casqué et moulé dans une combinaison pour homme, sanglé dans un baquet, lui même boulonné sur une baignoire de course chaussée en slick. Certes, pour la beauté du roman et pour sauvegarder le côté un peu glamour de la chose, j'ai volontairement occulté les séances téléphoniques logistiques et les échanges de cartes de visite (Patrick comment ? Caradi quoi ?) pour me concentrer sur le résultat final. Je sais, vous me remerciez déjà...
Avant de répondre aux gestes du commissaire qui souhaiterait que je prenne la piste, je repasse une dernière fois les évènements qui viennent de se succéder histoire de réprimer un léger tremblement de mon entier.
La Caterham CSR 260, c'est une Lotus 7 qui aurait muté. Comme les gamins d'aujourd'hui obèses à force de rester devant la télé ou 20 cm plus grand que leur père par je ne sais quelle mystère génétique (c'est injuste) ou les filles qui taillent du 105 bonnet C à 18 ans, les générations successives évoluent en fonction de leur environnement. Ou plutôt à cause de ce qu'elles bouffent, de ce qu'elles respirent...etc.
La CSR 260, c'est une Lotus 7 (devenue Caterham en 1973) qui aurait évité le Fast Food pour s'adapter aux routes, aux règles et aux conducteurs actuels. Par rapport à une Caterham 1600 K proche de l'originelle Lotus 7, la CSR 260 élargit ses voies et son châssis, rehausse sa rigidité, améliore son aéro, cache ses combinés ressort-amortisseur avant dans un nez plus large, troque son antédiluvien pont de Dion pour des suspensions arrière indépendantes et surtout se dote d'un palpitant...palpitant. Entre la version de route non homologuée en France (heureux anglais) et celle de compétition essayée, peu de choses changent.
La CSR 260 qui a su garder la ligne avec un poids de 540 kg a également reçu les soins du maître es moteurs Cosworth. Comme coach sportif, on ne fait pas mieux et le Ford Duratec choisi à la base devient désormais un 2.3l crachant 250 cv (il existe aussi une CSR 200 de ...200 cv).
C'est à ce moment que les premiers tremblements surviennent. 250 cv et 540 kg....ça fait du 2.16 kg/cv comme rapport poids/puissance. Le chiffre en lui-même ne parle que très peu. Si on vous précise alors simplement qu'une Ferrari Enzo tourne à 2.08 kg/cv et que le 0 à 100 km/h de l'italienne est réalisée en 3.6s tandis que l'anglaise dans laquelle vous êtes assis réalise la même chose en 3.2s, vous vous retrouvez alors à questionner votre (in)conscience.
Ajoutez à ça, une piste grasse avec des slicks comme chaussettes et vous comprendrez mon tremblement.
Déjà que l'assemblée a le sourire de vous avoir aperçu en train de gravir avec toutes les peines du monde l'arceau de sécurité pour ensuite vous laisser tomber comme une figue un peu mûre dans un baquet pourtant accueillant, ce serait bien de ne pas sombrer totalement dans le ridicule en faisant un tête à queue dans les stands.
Sur le papier, la Caterham CSR 260 est un orage mécanique tétanisant. Et comme pour le prouver concrètement, je suis un peu tétanisé.
Mais ça ne va pas durer...
A suivre en cliquant ici.
Vous pouvez lire l'article plus complet dans le magazine Caradisiac de cette semaine.
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