En Suisse, l'Université de Lausanne (UNIL) a annoncé que des chercheurs de la Faculté des géosciences et de l'environnement de l'UNIL remettent en cause le concept d'empreinte écologique, censé mesurer notre impact sur la planète (retrouvez la définition complète sur le site suivant : http://fr.wikipedia.org). Ils soulignent que l'empreinte écologique est une jolie métaphore basée sur de mauvais calculs ! Dans la revue "Futurible" d'octobre 2007, ils expliquent que la planète fournit des aliments cultivés, des herbages, du poisson et du bois notamment. Cette production peut donner lieu à l'évaluation de la capacité biologique terrestre ou biocapacité. Cette dernière est estimée à 1,78 hectare global (hag) par habitant. Or notre consommation moyenne - la fameuse empreinte écologique - se monterait à 2,23 hag, soit un déficit écologique de 0,45 hag par habitant. D'après eux, déjà inquiétant en soi, ce déficit est hélas bien en deçà de la réalité : la faute à une méthodologie peu apte à discerner la surexploitation des ressources naturelles.
Les chercheurs mentionnent que la méthodologie à la base du concept d'empreinte écologique peine à discerner la disparition des forêts primaires, l'érosion des terres arables, la contamination par les polluants... La seule source de menace environnementale qu'elle permet d'identifier est due aux émissions de CO2. En outre, ces émissions ne sont pas jugées sur la capacité d'absorption du carbone par les forêt et les océans, mais en fonction de la biocapacité terrestre, c'est-à-dire la capacité de la terre à produire de l'herbe, des céréales ou des légumineuses, du poisson ou du bois. Enfin, le concept de biocapacité inclut le potentiel de production future des terres en jachère ou des forêts inaccessibles. De fait, cet indicateur identifie une réserve écologique si importante qu'aucune pression notable ne semble menacer les sources d'approvisionnement de l'humanité en fibres, nourriture et bois.
Les chercheurs reconnaissent quand même que le concept d'empreinte écologique a le mérite de pointer la responsabilité écologique des consommateurs. Mais ils entendent apporter davantage de clarté, en suggérant d'exprimer les émissions individuelles en tonnes de carbone et non plus en hectares globaux. Suivant cette méthode, si chaque habitant de la terre émettait autant de carbone qu'un citoyen américain, il faudrait 11 planètes pour en absorber le surplus. Le concept d'empreinte écologique n'impliquerait quant à lui "que" 5 planètes.
(Source : UNIL Photo : ecolu-info.unige.ch)
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