Ce qu'il y a de bien avec les chiffres, c'est qu'on peut les interpréter comme on veut !
Prenons un exemple concret. Le soir du 31 décembre, il n'y a eu que 1137 malheureux véhicules incendiés. Une broutille.
Cela représente une baisse considérable par rapport aux 1147 véhicules brûlés l'an dernier pour le soir de la Saint-Sylvestre. Bien.
Ainsi, notre ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé aujourd'hui que cette "diminution" (prenez des notes) était un "signal positif" (quel talent !).
Mieux, notre ministre déclare qu'à Paris et dans la petite couronne, les actes de vandalisme ont diminué de 20%. En cherchant bien, je suis sûr que l'on pouvait trouver une ville dans le Cantal qui aurait affiché des chiffres encore meilleurs.
Bref, voici la déclaration de M. Hortefeux:
"Cette tendance à la hausse a été enrayée et il y a même une légère diminution, ce qui est un signal positif. Le signal a été particulièrement positif à Paris et dans la Petite couronne, là où il y avait les signaux les plus préoccupants.
La nouvelle organisation que nous avons mise en place le 14 septembre, c'est-à-dire la police d'agglomération, donne des résultats dans ce domaine-là comme bien d'autres. C'est donc le résultat d'une politique nouvelle, mise en place, concrète, qui a permis d'inverser massivement la tendance sur ces quatre départements. A l'évidence, il y aura des leçons à en tirer pour d'autres territoires de notre pays."
Le Ministre se félicite du doublement du nombre de gardés à vue, par rapport à l'an dernier.
"Il y a eu beaucoup plus d'interpellations que les autres années, conformément aux consignes que j'avais données. Les sanctions sont lourdes pour l'incendie d'un véhicule, cela peut aller jusqu'à deux ans de prison minimum et 30.000 euros d'amende".
Signalons qu'il y avait pour cela 30% d'effectifs en plus pour "essayer" d'endiguer cette vague d'incendies.
Rappelons toutefois qu'en 2008, il y avait eu que 878 véhicules incendiés. La forte hausse enregistrée l'an dernier se confirme donc.
Bon allez, on ne va pas noircir davantage le tableau. Imaginons que les 1137 véhicules brûlés aient du aller à la casse: cela nous fait donc 1 137 000 euros d'impôts économisés en primes à la casse !
Revenons sur terre pour finir. Je ne vous donnerai pas le détail des incendies de voiture par départements. Car il y a un chiffre qu'affectionnent peut-être les imbéciles incendiaires: c'est leur classement parmi les départements les plus touchés ! Il suffit parfois d'une statistique pour mettre... le feu aux poudres !
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