Le groupe Bolloré a revendiqué en 2013 plus de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Impliqué dans des domaines divers et variés allant de la logistique aux médias, il se félicite d'avoir créé une filiale Blue Solutions spécialisée dans le stockage de l'énergie. Son chiffre d'affaires a doublé de 2013 à 2014 et représente déjà près de 100 millions d'euros. Mais avec cette dernière décision en haut lieu, ce chiffre pourrait vite progresser.


Bolloré a parié sur le développement de la voiture électrique et a décidé de s'impliquer dans tous les domaines de ce moyen de locomotion. Du véhicule à son usage jusqu'à son ravitaillement. Justement, c'est le manque de borne de recharge qui cause un frein au développement de ce type d'engin adoubé par un gouvernement qui a récemment travaillé sur des mesures incitatives en direction des consommateurs. Ainsi une prime à l'achat d'un véhicule électrique de 10.000 euros à partir de début avril, sous conditions, notamment de mettre à la casse un véhicule diesel de plus de 13 ans. Mais à quoi bon si ce n'est que pour faire une centaine de kilomètres et vivre dans l'angoisse de la panne ?


Bolloré a une solution. Le groupe prévoit d'installer 16.000 points de charge publics pour véhicules électriques et hybrides en France d'ici 2019. Cela sur près de 4.000 communes réparties dans 94 départements des 22 régions de France métropolitaine. Une répartition équilibrée sur tout le territoire est promise. L'installation se fera en deux phases d'égale ampleur. La première s'achevant le 31 décembre 2016 et la seconde, le 30 juin 2019. "La totalité des départements voire des communes concernées a vocation à être couverte dès la première phase", ont expliqué les ministères de l'Écologie et de l'Économie.


Ce déploiement représente un investissement de 150 millions d'euros sur quatre ans. Avec le statut de « dimension nationale », Bolloré sera exempté de redevance d'occupation du domaine public. Heureux de cet aboutissement, le groupe industriel breton a affirmé que ce réseau permettra de promouvoir la mobilité électrique pour tous et partout en complément des infrastructures déjà installées par le Groupe Bolloré au travers de ses services d'autopartage à Paris (Autolib), Lyon (Bluely) et Bordeaux (Bluecub). Le marché s'annonce donc aussi gigantesque que juteux.


Last but not least, la moitié au moins de ces points de charge se présente comme conforme par avance à la directive européenne sur les carburants alternatifs, en particulier en matière d'interopérabilité à l'échelon européen. Les bornes Bolloré sont promises comme être intelligentes et connectées, munies d'écrans tactiles permettant le dialogue avec les utilisateurs. Elles permettront surtout une charge de type "semi-accélérée" avec une puissance de 7,4 kilowatts. Un choix qui s'inscrit dans le respect de la transition énergétique, évitant de déstabiliser le réseau électrique par des appels de puissances trop brutaux et prolongeant la durée de vie des batteries des véhicules.


Bolloré a estimé que plus de 100 emplois seraient ainsi créés. L'avenir est en marche et il est frappé du sceau de l'Etat qui a trouvé un partenaire industriel d'envergure. A l'origine, ce dernier n'a rien d'un constructeur automobile. Pourtant, c'est bien lui qui apprend aux marques de voitures leur métier. Une leçon à méditer.