Affaire Volkswagen : la faute aux normes trop contraignantes du marché américain ?
L'affaire Volkswagen continue de susciter la tornade médiatique aux Etats-Unis, d'où tout est parti à l'automne dernier. Le constructeur allemand s'est défendu face à ses investisseurs en expliquant que les contraintes liées aux normes américaines ont obligé les ingénieurs à opter pour la solution du logiciel de trucage.
Empêtré dans les rebondissements incessants du dieselgate, Volkswagen tente de s'expliquer auprès de ses investisseurs et actionnaires. Certains ayant déposé une plainte il y a déjà quelques mois pour mettre le constructeur devant ses responsabilités, celui-ci a tenu à clarifier un peu les choses.
Selon le mémoire de défense de Volkswagen, les ingénieurs n'ont eu d'autre choix que de doter les autos du logiciel de trucage afin de répondre aux normes environnementales bien plus exigeantes aux Etats-Unis (même si cela peut paraître paradoxal, les autorités américaines qui ont pour rôle d'homologuer les véhicules sont bien plus dures sur certains thèmes, comme les oxydes d'azote). En ajoutant à cela la contrainte du temps et des coûts qu'il fallait limiter, ces mêmes ingénieurs se sont retrouvés dans une situation où il n'y avait pas d'autre échappatoire que de faire ce qui a été fait.
C'est en tout cas l'explication livrée par Volkswagen à ses investisseurs et c'est certainement la plus plausible, compte tenu du délai particulièrement court pour développer un moteur diesel répondant aux normes américaines. "Le directoire de Volkswagen n’avait pas connaissance ni de la programmation du logiciel ni de son installation dans des moteurs diesel, et n’a été au courant de cette thématique qu’à l’été 2015", s'est défendu Volkswagen aux Etats-Unis. Le problème, c'est que le journal allemand Süddeutsche Zeitung annonce tout le contraire et va même jusqu'à affirmer dans son édition du 7 mars que Volkswagen et ses dirigeants étaient au courant depuis 2014 et qu'ils ont tenté de sceller un accord avec les autorités américaines afin d'enterrer l'affaire et qu'elle ne s'ébruite pas : "le directeur financier d’alors et actuel président du conseil d’administration, Hans Dieter Pötsch, espérait s’en sortir avec une amende de 100 millions d’euros". Les clients américains s'en sortent en tout cas, à l'heure actuelle, mieux que les Français puisqu'ils auront droit à des indemnisations individuelles.
En France, la colère gronde de plus en plus et les rappels ne semblent toujours pas avoir été faits, selon les avocats défendants les centaines de propriétaires qui se sont réunis. Volkswagen annonce vouloir pleinement collaborer et rappelle : "comme tout un chacun, elle (Volkswagen France) et le groupe Volkswagen bénéficient du droit au respect de la présomption d'innocence dont la violation est judiciairement sanctionnée". Volkswagen explique par ailleurs n'avoir "reçu aucune information ou confirmation officielle" au sujet de l'information judiciaire évoquée hier par plusieurs médias.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération