Airbags Takata meurtriers: on sait pourquoi
C’est une affaire qui concerne des airbags et qui ne se dégonfle pas. Ceux-là sont fabriqués par une enseigne japonaise Takata tellement présent dans le processus industriel des constructeurs automobiles qu’elle oblige ces derniers à des campagnes de rappels massifs et coûteux. Des victimes qui réfléchissent pourtant à sauver économiquement leur bourreau qui croule sous les procédures judiciaires. Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Les chercheurs d’un comité indépendant répondent.
Le dysfonctionnement a causé 10 morts et 100 blessés depuis 2008 et provoqué jusqu’à présent 29 millions de voitures aux Etats-Unis. Un désastre humain et industriel qui a aussi mis en lumière les tentatives peu éthiques d’une entreprise Takata coupable de négligence et prête à minimiser l’ampleur de ses errements. Le groupe nippon a ainsi falsifié des tests à plusieurs reprises pour dissimuler l’ampleur de la crise.
En février 2015, une dizaine de grands constructeurs a mis en place un comité indépendant de chercheurs qui ont réfléchi aux causes de ces effets. A l’issue de 20.000 heures de tests et d’analyses, il est ressorti que c’est une dégradation des composants chimiques des capsules est responsable des explosions incontrôlées de certains airbags Takata. Plus précisément, ces explosions sont la conséquence de trois facteurs : une exposition prolongée à l’humidité des appareils, à des erreurs dans leur conception initiale, et l’utilisation, dans le processus de gonflement, d’une dose de nitrate d’ammonium.
Une combinaison redoutable : les capsules, abritant le système de gonflement, n’auraient pas été en mesure d’isoler le nitrate d’ammonium de l’humidité extérieure, notamment lorsque les véhicules étaient soumis à d’importants changements de température. Le composant chimique se serait alors progressivement dégradé au point de s’enflammer bien plus brutalement qui ne le devrait lors de l’enclenchement de l’airbag. C’est lors de cette combustion violente que des éléments métalliques de l’airbag se retrouvent arrachés et projetés dans l’habitacle sur le conducteur.
Takata a pris en compte ces conclusions pour mieux rebondir. Le groupe nippon assure ainsi que toutes les capsules défectueuses ont été identifiées et que le défaut ne concerne pas ses autres systèmes de gonflement au nitrate d’ammonium équipés, eux, d’un composant chimique absorbant l’humidité. Cependant, d’autres enquêtes indépendantes sont en cours pour déterminer si la présence de cet élément est suffisante à prévenir toute nouvelle explosion.
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