Airbags Takata : une ardoise estimée à 21 milliards d'euros
Il aura suffi d’une estimation distillée dans un média sur la situation du spécialiste des airbags Takata pour voir le titre de cette enseigne japonaise se dégonfler. Et pas qu’un peu : une chute de 20 % en une séance alors que l’action a déjà perdu plus de 70 % depuis le début de l’année. Pourtant, personne ne sait vraiment de qui vient cet exorbitant chiffre estimant le coût total des rappels que devra effectuer Takata qui est de 21 milliards d’euros.
Une somme qui balaierait n’importe quelle entreprise et qui serait la conséquence d’un rappel concernant 287,5 millions de coussins de sécurité. Un chiffre qui n’est pas confirmé par Takata qui se défend : « la compagnie n'a pas donné un tel chiffre, je ne sais pas d'où il vient », a réagi un porte-parole, interrogé par l'AFP à Tokyo. « Nous ne savons pas combien de voitures sont affectées dans le monde, en particulier en Europe et en Asie, donc je ne pense pas qu'il soit possible de faire une estimation ».
Mais le mal est fait tandis que la situation de Takata n’est pas enviable. La firme a dû rappeler une cinquantaine de millions d'exemplaires de ses produits dans le monde tandis que des « dizaines de millions » d'autres véhicules pourraient revenir au garage, selon une estimation faite en février dernier par la sérieuse agence américaine de la sécurité routière (NHTSA). Les médias, quant à eux, avancent le chiffre de 70 à 90 millions.
On rappellera que c’est une combinaison de trois facteurs qui a été identifiée comme probablement responsable d’un dysfonctionnement ayant causé une dizaine de décès dans le monde et des déclenchements intempestifs de l’accessoire. En effet, selon une étude indépendante commandée par un groupe de dix constructeurs automobiles, les causes sont : un agent chimique incapable d'absorber l'humidité (un certain nitrate d'ammonium), des conditions climatiques extrêmes et une conception inadéquate.
Les mêmes constructeurs automobiles sont par ailleurs touchés par les errements de Takata. Celui qui était jusqu’alors son premier client, Honda, a vu son titre reculer de 3,62 % à la suite de la chute de l’action Takata. La situation d’interdépendance est telle que l'industrie automobile réfléchirait au moyen de soutenir cet important fournisseur, par crainte de problèmes d'approvisionnement, via la recherche d'un repreneur ou la création d'un fonds d'aide.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération