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Alcool au volant, sujet tabou en France?

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

L'actualité récente a encore souligné le problème que pose l'alcool au volant dans le pays. Pour autant, malgré les statistiques inquitétantes et les grandes déclarations des uns et des autres, il y a peu de chances que les choses évoluent dans les années à venir.

Alcool au volant, sujet tabou en France?

Si l’alcool au volant a été l’un des sujets phares de la semaine, il faut aussi voir les choses en face: les risques de « souffler dans le ballon » restent faibles dans l’absolu, ce qui ouvre la porte à bien des comportements dangereux.

En consultant le bilan des infractions au code de la route, on constate que le nombre de contrôles n’a fait que diminuer ces dernières années, passant de 11,7 millions en 2008 à 9,03 millions en 2019 (dernière année pleine avant Covid), soit une baisse de près de 23%. Et encore ce chiffre ne tient-il pas compte de l’évolution du nombre de voitures en circulation, en hausse de plus de 10% sur la période. Toujours plus d’automobilistes, et toujours moins de contrôles.

Or, l’alcool et les stupéfiants, qui vont souvent de pair, constituent la deuxième cause de mortalité sur les routes de France après la vitesse excessive ou inadaptée.

« En 2021, 11 575 délits ont été relevés pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique combinée avec un usage de stupéfiants, soit une hausse de + 31,9 % par rapport à 2020 », précise ainsi le dernier bilan officiel. « Par ailleurs, le nombre de délits d’homicide ou blessures involontaires avec facteur alcool aggravé par un état alcoolique s’établit en 2021 à 2 236, soit une hausse de + 14,8 % par rapport à 2020. »

Bref, l’alcool au volant est un véritable problème, dont les autorités sont bien conscientes. La Cour des comptes s’en alarmait en ces termes dans son rapport de 2016 : « L’évaluation de la Cour a montré que l’État ne se donnait pas les moyens d’infléchir les comportements à risque en n’agissant qu’imparfaitement sur les différents leviers disponibles : réglementation de la distribution, fiscalité, sanction de l’alcoolémie au volant, prévention et prises en charge sanitaires. (…) Le dépistage de l’alcool au volant est en régression depuis  plusieurs années, du fait  de  certaines contraintes liées aux forces de sécurité et de la lourdeur de la procédure, tandis que les sanctions restent peu dissuasives (amendes) ou difficiles à mettre en œuvre (suspension de permis). »

Et c’est ainsi qu’à chaque drame de la route, experts en tous genres et médecins sont convoqués sur tous les plateaux télés pour exposer leurs points de vue, sans que rien ne change réellement, à l’exception toutefois de la mise en place des éthylotests anti-démarrage, généralisée depuis le 1er janvier 2019. 8 149 arrêtés ont été délivrés par les préfets (France métropolitaine et DOM) cette année-là, chiffre qui est monté à 12 840 en 2021. Pour autant, pas de quoi endiguer un phénomène qui ne laisse d’inquiéter.

Le dernier baromètre de la Fondation Vinci Autoroutes montre que 9% d’entre nous reconnaissent prendre le volant en état d’ébriété, chiffre qui monte à 15% chez les moins de 35 ans. Et cela se combine hélas souvent avec l’usage de stupéfiants et/ou du téléphone au volant.
Peut-être existe-t-il un lobby de l’alcool en France qui rend plus difficile l’application de mesures plus drastiques pour les automobilistes. Peut-être. Mais peut-être aussi la loi n’est-elle pas suffisamment claire en tolérant une alcoolémie légère au volant?

Certes, la plupart des accidents avec alcoolémie positive concernent une alcoolémie délictuelle (plus de 0,8 g d’alcool par litre de sang), seuil déjà élevé et au-delà duquel il est difficile d’ignorer que l’on n’est pas en état de conduire.

Certes (bis), la mise en place d'une "tolérance zéro", comme l’a suggéré cette semaine la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, pénaliserait certes les automobilistes adepte du « petit verre de vin » au déjeuner.

Mais au moins le message serait-il parfaitement clair, et on éviterait les petits et gros arrangements que chacun peut prendre avec le code de la route. Rappelons que depuis 2014, le nombre de dépistages positifs pratiqués en cas d’accident n'a cessé d’augmenter, passant de 8,1 à 9,4%, sans qu'aucuune évolution légale décisive ne tente d'y répondre. C'est comme si les pouvoirs publics ne cessaient de remonter leur propre seuil de tolérance, année après année. Jusqu'où?

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