Audi Q7 V12 TDI (2008 – 2012), zinzin au pays de l’or noir, dès 23 000 €
Doté du diesel de série le plus délirant et puissant de l’Histoire, l’Audi Q7 V12 TDI incarne avec ses 500 ch une démesure qui le rend d’autant plus intéressant aujourd’hui. Fort d'un rapport performances/consommation intéressant, cet enfin d'exception doit toutefois être acheté avec quelques précautions.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l’Audi Q7 V12 TDI est-il collectionnable ?
S’il fallait en emblème pour la période où la folie diesel battait son plein, ce serait l’Audi Q7 V12 TDI. Car son moteur est et reste le seul 12 cylindres en V brûlant du gasoil jamais produit en série. Issu de la compétition, ce bloc unique en son genre est aussi le diesel le plus puissant jamais produit avec ses 500 ch et son couple ahurissant de 1 000 Nm ! Installé dans le Q7, il rend le SUV plus performant que jamais, l’efficacité étant de mise car la conception globale est due à Quattro GmbH. Ultra-équipé et horriblement cher, le Q7 V12 TDI ne sera que très peu produit, ce qui renforce son attrait aujourd’hui. Quant à la provocation que ce pachyderme mazouté représente, elle séduira particulièrement les plus pervers d’entre nous.
C’est marrant, cette image de rigueur et de raison qui colle aux Allemands. En effet, ils ont produit quelques-unes de voitures les plus délirantes qui soient, de la Maybach Zeppelin au Mercedes G63 AMG 6x6 en passant par un SUV au moteur unique en son genre. Car Audi n’a pas hésité, et c’est un cas unique dans l’industrie automobile, à créer un V12… TDI.
Cela a lieu dans les années 2000, et s’explique assez logiquement : le constructeur joue à fond la carte du diesel, car il a en ligne de mire le marché US, qui lui a presque toujours été défavorable. Le diesel sera son cheval de bataille, et pour le crédibiliser tout en lui offrant de grandes retombées médiatiques, Audi misera sur une course mythique, les 24 Heures du Mans, très suivie outre-Atlantique. La firme d’Ingolstadt la remporte en 2006 avec un prototype doté d’un moteur diesel, la R10 TDI. Premier objectif atteint !
Conséquence, aux USA, où on n’est pas hostile au carburant lourd, les ventes de voitures badgées TDI augmentent, surtout que le groupe VW présente le gasoil comme écologique grâce à ses faibles émissions de CO2 et sa dépollution. Mais ça, c’était avant le dieselgate… Toujours est-il que, toujours pour séduire les Américains, Audi a mis en 2006 sur le marché un énorme SUV tel qu’ils les affectionnent : le Q7, de type 4L.
Dès 2007, un concept V12 TDI en est présenté, doté comme son nom l’indique, d’un 12-cylindres en V brûlant du gasoil : la noblesse mécanique par excellence qui s’acoquine au carburant honni des puristes ! Pourtant, ce bloc a quelque référence puisqu’il dérive du bloc utilisé par Audi en compétition dans la R10. On exploite les victoires mancelles, logique !
Fin 2008, la version définitive du Q7 V12 TDI est présentée, et ses caractéristiques laissent pantois. Son V12 de 5,9 l (quatre arbre à cames en tête, 48 soupapes), gavé par deux turbos soufflant à 2,7 bars en tout, développe la puissance colossale de 500 ch, un record pour un diesel. Mais le chiffre du couple impressionne encore plus : 1 000 Nm, disponibles dès 1 750 tr/min.
L’injection common-rail parvient, elle aussi à étonner par sa très haute pression : 2 000 bars. Tout comme le poids du bestiau, colossal à 2,6 tonnes… Celui-ci, pour passer sa puissance au sol, s’en remet à un système Quattro répartissant l’énergie mécanique à 60 % sur le train arrière, après qu’elle est passée par une boîte auto ZF à 6 rapports.
Quant aux trains roulants, ils s’équipent d’une suspension pneumatique et de freins carbone-céramique de série (disques avant de 420 mm pincés par des étriers à 8 pistons), très utiles pour stopper le monstre teuton lancé à 250 km/h.
Avantage de l’Audi face à un Porsche Cayenne Turbo de même puissance, il consomme nettement moins, s’en tenant officiellement à 11,7 l/100 km contre 14,9 l/100 km. Et ce, en accélérant presque aussi fort, passant les 100 km/h en 5,5 s. Contrairement à son cousin de Zuffenhausen, le Q7 V12 TDI bénéficie d’un équipement maximal : sellerie cuir étendue à réglages électriques, 7 places, GPS, clim auto quadrizones, lecteur DVD avec deux écrans, hifi, régulateur adaptatif, projecteurs bi-xénon directionnels… Conséquence, il est bien plus cher : 142 700 €, soit 179 900 € actuels selon l’Insee.
Contrairement à ce qu’Audi a laissé penser, le V12 TDI restera l’apanage du Q7, la supercar R8 n’en bénéficiant finalement pas en série. Mais, malgré son exclusivité mécanique, le SUV allemand se vendra très peu (quelques centaines d’unités), surtout qu’il n’ira pas aux USA, la crise des subprimes rendant le marché impossible pour des engins aussi chers... Fin 2009, le Q7 bénéficie, comme le reste de la gamme, d’un léger restylage, avant de terminer sa carrière en 2012.
Combien ça coûte ?
Rare et luxueux, le Q7 V12 TDI se dégotte en bon état dès 23 000 €. Un montant qui suppose un kilométrage très élevé, plus de 250 000 km. A moins de 200 000 km, on déboursera 27 000 €, contre 33 000 € si l’Audi passe sous les 150 000 km. A moins de 100 000 km, les prix s’envolent à plus de 45 000 €.
Quelle version choisir ?
Comme il n’y en a qu’une, optez pour l’exemplaire le plus sain possible et doté d’un maximum de suivi.
Les versions collector
Ce sont les Q7 en parfait état, à faible kilométrage bien entendu. Si vous en trouvez un à moins de 50 000 km, jouez au loto !
Que surveiller ?
Si le moteur et la transmission du Q7 V12 TDI se révèlent très endurants, à condition d’avoir été bien entretenus, les ennuis typiques des diesels des années 2000 sont bien présents : le filtre à particules se colmate, la vanne EGR s’encrasse. Ça n’a l’air de rien, mais les remettre en état peut coûter très cher, tout la résorption des fuites d’huile qui finissent par apparaître.
La suspension pneumatique finit par fuir, elle aussi, comme sur les autres Q7 qu’elle équipe, alors que les freins carbone-céramique coûtent une petite fortune quand il s’agit de les remplacer. Dans l’habitacle, qui vieillit fort bien, on relève des soucis électriques, notamment du côté du système multimédia MMI, mais sans que cela ne vire à la catastrophe. En somme, ce SUV Audi pâtit de quelques avaries bénignes mais fort coûteuses à résoudre, alors que son entretien est tout aussi onéreux que celui d’une voiture de sport.
Sur la route
Audi oblige, le Q7 V12 TDI cache bien son jeu, ressemblant à un V8 4.2. Dans l’habitacle, spacieux, on retrouve la qualité de finition qui a tant fait pour l’image du constructeur d’Ingolstadt. Et, pour une fois, l’équipement se révèle pléthorique. Très confortablement installé, on réveille le V12… qui produit un son curieux, complexe mais pas mélodieux.
La poussée ? Elle est colossale, avant même que le compte-tours n’indique 2 000 tr/min. Les reprises ? Enormes, là encore sans que le moteur ne donne l’impression de forcer. En clair, on a pratiquement des performances d’Audi R8 V8, mais en toute décontraction. Le moteur frôle les 5 000 tr/min dans un son plus suggestif de puissance que flatteur (un V8 TDI sonne mieux), ce qui contribue étrangement à l’agrément de conduite.
Grâce à des mouvements de caisse bien contenus, ce Q7 n’est pas aussi pataud qu’on l’aurait craint, même s’il n’a rien d’une voiture de sport, poids oblige. Evidemment, un Cayenne Turbo sera plus agile, mais ce monstre à 12-cylindres s’en sort bien. Le tout, en préservant un confort de roulement acceptable, sinon remarquable. Le Q7 V12 TDI se pose en superbe voyageur familial aux performances de supercar, en consommant raisonnablement vu sa puissance et son poids : 13,0 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Audi 200 20v Quattro (1989-1991)
Cela fait plus de quarante ans qu’on peut rouler très vite dans une familiale Audi, tout en jouissant d’une haute sécurité active. Cela débute en 1984 avec la 200 Turbo Quattro qui, avec son 5-cylindres 2,1 l de 182 ch et ses quatre roues motrices propose un compromis performances/comportement exceptionnel.
Ce modèle, disponible en version break Avant, va connaître une apogée en 1989. En effet, il adopte alors une culasse à 20 soupapes (4 par cylindre) portant la cavalerie à 220 ch, et des trains roulants élargis. Dépassant les 240 km/h et se montrant plus efficace que jamais, cette grande Audi n’a guère de concurrence, surtout en Avant. Très rare, elle voit sa cote grimper furieusement. A partir de 20 000 € en très bon état.
Audi Q7 V12 TDI (2008), la fiche technique
- Moteur : 12 cylindres en V, 5 934 cm3
- Alimentation : diesel, common-rail, 2 turbos
- Suspension : double triangulation, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AV), essieu multibras, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 automatique, quatre roues motrices
- Puissance : 500 ch à 3 750 tr/min
- Couple : 1 000 Nm à 1 750 tr/min
- Poids : 2 635 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,5 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des Audi Q7 TDI d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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