Les choses ne s’arrangent toujours pas pour Lorenzo chez Ducati. Sa saison passée avait tété si compliquée qu’elle s’était conclue sans la moindre victoire, une première pour le Majorquin depuis 2005. Et cette année commence mal. Abandon au Qatar puis cette prestation anonyme en Argentine marquée par une charge contre son équipier Dovizioso qui lui mettrait des bâtons dans les roues. À moins qu’il n’excède Por Fuera parce qu’il aligne les victoires. Une conjoncture si compliquée que la rumeur le voit partir pour Suzuki…

Le dernier Grand Prix d’Argentine a soufflé la tempête sur un paddock MotoGP à présent chamboulé et divisé. La prochaine étape à Austin s’annonce tendue entre les protagonistes qui continuent à se déchirer avec, en tête de gondole une paire Márquez-Rossi à nouveau irréconciliable. Pendant ce temps, Andrea Dovizioso reste au-dessus de la mêlée et se délecte du bilan de Termas de Rio Hondo. Car il aurait pu perdre beaucoup lors de ce second rendez-vous de la saison. Et il a récolté l’essentiel, soit plus de points que ses rivaux directs qui se prenaient les pieds dans le tapis argentin…

On l’a vu surtout rouler avec des Harley-Davidson et ce qu’il arrivait à faire avec montrait bien qu’il avait des capacités allant bien au-delà du commun des mortels. Il s’agit du premier Avenger Captain America, sans peur et sans reproche. Mais lorsqu’il pose son bouclier, Steve Rogers varie les plaisirs. Ne le dites pas, mais il roule sur une Italienne aussi musclée du Hulk. Une Brutale 800RR qui arbore qui plus est ses couleurs. Voici la version limitée America de la synthèse entre la belle et la bête.

En triomphant au terme d’un Grand Prix d’Argentine particulièrement mouvementé, le Britannique Cal Crutchlow ne s’est pas seulement occupé de sa gloire personnelle qu’il hisse, parmi ses compatriotes, au niveau de Barry Sheene. Il a aussi écrit l’histoire de Honda en concrétisant à Termas de Rio Hondo. Car c’est à lui qu’est revenu l’honneur de faire entrer le blason ailé dans le monde des 750 victoires en Grand Prix…

Il semble que le mouvement soit enclenché : après l’auto, la moto, elle aussi, va connaître l’électrification de ses gammes. Un courant qui va aussi redonner vie à des noms effacés de l’aventure thermique. C’est ainsi le cas de Buell dont l’inépuisable père éponyme prénommé Erik annonce son retour aux affaires. Encore sans tambour ni trompettes mais avec des batteries. Et on est d’autant plus enclin à le croire qu’il n’est pas tout seul dans cette aventure…

Entre Marc Márquez et Valentino Rossi, la polémique est repartie de plus belle. On la croyait morte après les faits de Sepang en 2015. Mais en fait, comme un volcan, elle était endormie. Il aura fallu un Márquez survolté et un peu trop enthousiaste dans un Grand Prix d’Argentine de folie pour assister à une nouvelle irruption. Un nouvel accrochage a eu lieu entre les deux hommes sur la piste et le Doctor est resté sur le carreau. Le mal est fait… Et l’Espagnol rappelle que le Doctor a aussi eu son âge…

Le coup n’est pas passé loin et, d’ailleurs, il passe de plus en plus près. Mais il faudra tout de même attendre pour fêter la première victoire de Johann Zarco dans la catégorie reine des Grands Prix. Le Français a lutté jusque dans le dernier tour face à un Cal Crutchlow qui a finalement enlevé ce Grand Prix d’Argentine plein de rebondissements. Partie remise à Austin, prochaine étape au calendrier ?

Ce Grand Prix d’Argentine lui semblait acquis au vu de ses performances face au chronomètre. Mais Marc Márquez a comme perdu ses nerfs tandis que des événements ont perturbé, comme autant de grains de sable, une mécanique apparemment bien huilée. Dans ce rendez-vous déjà rendu fou par une organisation étonnante, le Champion du Monde en titre n’a rien fait pour calmer le jeu. Et il risque de s’en mordre les doigts…

C’est un Valentino Rossi remonté qui commentait sa course argentine, qui s’est prématurément terminée après un accrochage avec Marc Marquez. Les blessures de Sepang 2015 se sont rouvertes. Mais cette fois, l’usine Yamaha est derrière son pilote tandis que la direction de course est clairement pointée du doigt pour avoir été trop longtemps tolérante. L’incident a dépassé le fait de course pour devenir une bataille de principe.

Quel Grand Prix ! L’Argentine est peut-être le pays du tango, mais cette course a relevé du chaos. Dès le départ, la confusion a régné sur la procédure avec des protagonistes changeant de pneus hors délai laissant Jack Miller, qui avait opté pour la bonne combinaison, seul sur la grille de départ ! Puis Marc Márquez a calé et il est reparti en poussant sa moto pleine piste… Le début d’une chevauchée dont on va sans doute encore parler pendant longtemps…