Le début de carrière du 1199 Panigale est décidément à marquer sous le sceau de l'adversité. D'abord, la philosophie de sa conception prend exactement à contre-pied ce que réclame depuis deux saisons Valentino Rossi en Moto GP. Avec le résultat que l'on sait.

Comme tout modèle polyvalent qui doit être bon partout sans exceller nulle part, le trail souffre en permanence d'une crise d'identité. Est-il fait pour parcourir le monde en se jouant de tous les terrains ou est-ce un concept GT adapté aux nationales au bitume mal raccordé et autres départementales piègeuses et dégradées à souhait, mais si romantiques, au trafic moins intense, et aux radars démunis ?

Les photos nous sont nuitamment venues de Thaïlande, et elles révèlent que Kawasaki n'a pas peur, en cette période de morosité, de se remettre en cause. La recette de sa Z 750 est pourtant celle du succès depuis pratiquement une décade et il n'y avait somme toute pas d'urgence à assumer sa succession.

Pour garder calme et discernement on se persuadera que ce qui va suivre n'est qu'une exception qui confirme la règle. Celle, incontournable, qui veut que lorsque l'on veut donner des leçons et appliquer les lois, on est au-dessus de tout soupçon et adepte de la vie d'ascète.

Les choses bougent dans la famille des Ninja qui s'ébat dans la maison Kawasaki. En 2013, si la ZX-10R va évoluer à la marge, ce sont ses petites soeurs qui devraient connaître des évolutions significatives. Esthétiquement, elles sont attendues pour mimer au plus près l'aînée, mais c'est entre le cadre que les choses sont promises comme significativement différentes.

Il n'y a rien eu à faire contre un Kenan Sofuoglu impérial sur le tracé de Moscou visité pour la première fois de son histoire par le Supersport. L'officiel Kawasaki a d'abord eu beau jeu d'user le vaillant Jules Cluzel accroché à sa roue durant la première partie de la course, avant de s'en défaire irrémédiablement dès la mi-parcours passé.

Marco Melandri avait l'opportunité, durant cette première campagne de Russie du Superbike, de prendre les commandes du championnat à son rival Max Biaggi, et l'officiel BMW n'a pas failli dans sa mission.

Qu'on se le dise, le Dani Pedrosa nouveau est arrivé. Et on en a dégusté la saveur à Brno, lors d'un Grand Prix de la République Tchèque aux airs de choc entre deux titans.

Même avec une concurrence d'autant plus exacerbée qu'elle est composée par les trois autres meilleurs du plateau de Moto 2, Marc Marquez gagne comme à la parade. L'Espagnol vient d'enregistrer à Brno sa sixième victoire de l'année et sa seconde réalisation de rang, portant à 48 points son avance dans un championnat qui lui semble tout acquis.

C'est à une victoire roborative à laquelle on a assisté en Moto 3 sur le tracé de Brno. Lorsque tout semble perdu et basculer dans le vide, il faut toujours rester droit dans ses bottes et garder espoir. C'est un peu ce que Jonas Folger a démontré ce dimanche en enlevant avec l'art et la manière le Grand Prix de la République Tchèque de la spécialité.